Si une large majorité des dirigeants et équipes des métiers techniques perçoit la transformation numérique comme une opportunité, plus de la moitié des répondants à une étude Konica-Minolta affirment qu’elle est trop coûteuse. Par ailleurs, 46 % d’entre eux pensent que leurs entreprises manquent de compétences techniques.

Même s’il convient de prendre du recul avec les études fondées sur la perception des faits, elles permettent, comme celle de Konica-Minolta, de dresser quelques axes de réflexion et esquisser les traits de la perception de la transformation numérique par les dirigeants.

Premier constat, une disparité marquée entre les perceptions des métiers techniques qui pour 81 % des répondants voient la mutation vers le numérique comme une opportunité, une opinion moins partagée par 63 % des collaborateurs appartenant aux métiers administratifs.

Les sirènes du marketing et de la communication des fournisseurs de solutions pourraient faire oublier les freins à la transformation. Or, certains indicateurs de l’étude, curieusement nommée « baromètre de la sérénité numérique », montrent des réserves importantes. Ainsi, 54 % du panel la trouvent trop couteuses, 46 % mentionnent le manque de compétences techniques alors que près de la moitié soit 45 % pensent que les tâches liées au changement sont trop chronophages. Pour rappel, en 2021, selon un sondage Sage-OpinionWay, auprès de décideurs de TPE, PME et ETI en France, une entreprise française sur deux ne considérait pas la transformation numérique et le cloud comme des priorités.

La sécurité en bonne place parmi les craintes exprimées

Pour les décideurs interrogés, le risque de piratage arrive en tête, et de loin (72 %). Il s’agit de l’incident le plus redouté, loin devant les attaques par déni de service (DDos) avec 48 % des réponses et l’indisponibilité du SI due aux pannes et aux incidents (44 %).

« Les décideurs sont particulièrement stressés par l’enjeu que représente cette transformation et les moyens qu’elle requiert » affirme Thomas Skorucak, analyste pilote de l’enquête chez Occurrence. A noter, la simplification des procédures souvent mise en avant, n’est pas une priorité marquante pour une majorité de répondants. Cependant, plus de la moitié des répondants (53 %) des répondants lui attribuent une note de 6 sur 10 ou moins.

La formation du personnel en tête des priorités

Sur le podium des projets figure la formation des équipes (34 %) suivie par la sécurisation des accès (28 %) et la mise à jour des procédures ERP (24 %). Les processus qui génèrent le plus de stress et sont les plus prioritaires semblent être liées à un défaut de compétence. Mais cette préoccupation ne concernerait pas directement les répondants mais plutôt les autres collaborateurs avec des sujets tels la formation des utilisateurs finaux et la sécurisation des accès distants.

Le cloud n’est pas utilisé massivement

La généralisation du cloud, hors industries des services et des fonctions techniques, n’apparait pas comme une évidence dans l’étude, contrairement aux résultats d’autres enquêtes qui affirment le contraire. De quoi relativiser. Ainsi 58 % des répondants n’y auraient pas recours. Pour près de la moitié des répondants, les principaux bénéfices cités sont la facilité des sauvegardes et le travail à distance. Côté réserves, les trois risques majeurs restent la dépendance à un prestataire, la sécurité et la confidentialité des données.

En toile de fond et malgré les bénéfices et la création de valeur attendue, les craintes des responsables restent tenaces. Noter ainsi que pour près de 4 dirigeants sur 10, la transformation numérique présente des risques commerciaux et stratégiques. Pire, elle se ferait, selon eux, au détriment d’autres missions essentielles de l’entreprise.