Le caractère prioritaire de la transformation numérique n’est pas encore perçu comme tel par les TPE/PME et ETI, notamment les plus petites. Malgré la crise et les projets d’aide de l’état, l’enjeu principal reste de convaincre des apports de la transformation numérique.

« Il n’y a pas de faits, il n’y a que des perceptions », écrivait Friedrich Nietzsche dans Carnets. C’est précisément l’illustration de cette maxime que vient de confirmer Sage dans une étude sur la perception des TPE/PME de la transformation numérique. D'après le sondage Sage-OpinionWay, mené auprès de 808 décideurs de TPE, PME et ETI en France, une entreprise française sur deux ne considère pas la transformation numérique et le cloud comme des priorités : 56 % des répondants affirment que la transformation numérique n’est pas encore un projet actif, ou est simplement à l’étude. Dans les secteurs de l’industrie et du BTP, ce chiffre atteint 66 %.

L’affirmation a de quoi secouer les certitudes, surtout depuis que la crise a déclenché les réflexes darwiniens de survie et accéléré les projets de transformation numérique. Mais, concernant les petites structures, ce n’est qu’une perception, car si 33 % des répondants indiquent utiliser une solution cloud, seuls 3 % s’y sont mis lors du premier confinement.

La période n’a jamais été aussi propice à la transformation

Pourtant le contexte n’a jamais été aussi propice à l’accélération de la transformation numérique. Le 3 septembre dernier, le Premier ministre a présenté le plan France Relance, dont un volet d’aide à la transformation numérique vise précisément les TPE/PME et ETI. Il propose, entre autres, des diagnostics numériques gratuits suivis de plans d’action réalisés par les Chambres de métiers et d’artisanat (CMA) et les Chambres de commerce et d’industrie (CCI).

La crise du Covid-19 et les nouvelles exigences sociales et environnementales (RSE) servant d’aiguillon, les répondants les mettent en tête de leurs considérations. Le RSE arrive en tête avec 52 % des réponses, suivi par la transformation numérique (32 %), le développement de la mobilité des collaborateurs, la révision des processus managériaux et la croissance externe. Le développement international n’arrive qu’en dernière position.

Lorsqu’ils sont interrogés sur leur perception des bénéfices de la transformation numérique, une majorité affirme ne pas percevoir clairement ses bénéfices collectifs et individuels avant d’en avoir fait l’expérience. En somme, les décideurs des petites et moyennes structures sont dans l’expectative et divisés pour qualifier les bénéfices éventuels.

Dans l’expectative quant aux bénéfices de la transformation

Parmi les répondants, 47 % des collaborateurs des entreprises qui n’ont pas investi dans la transformation numérique sont plutôt d’accord ou tout à fait d’accord pour dire qu'elle pourrait améliorer la qualité de leur travail. Un peu plus d’un tiers (35 %) pensent qu’elle pourrait leur permettre de travailler sur un plus grand nombre de projets et leur libérer du temps. Il est à noter que 74 % d’entre eux ne pensent pas que la transition leur permettrait de prendre en charge de nouvelles responsabilités au sein de l’entreprise. Parmi les 56 % de répondants affirmant que la transformation digitale n’est pas un projet actuellement, 70 % attendent, à minima, un bénéfice collectif et 63 % comptent sur un bénéfice individuel.

En revanche, les répondants issus des entreprises qui ont entamé ou achevé leur transformation numérique sont persuadés de ses bénéfices individuels et collectifs. En effet, 75 % affirment qu’elle a amélioré la qualité de leur travail individuel et 46 % disent travailler sur des projets ou missions à plus forte valeur ajoutée. En matière de bénéfice collectif, la transformation a permis une meilleure accessibilité aux documents et aux informations, une meilleure gestion du temps et une productivité accrue.

« Tout l’enjeu est désormais de convaincre des apports réels de la transformation numérique, qui n’est ni un effet de mode ni une futilité, affirme Pacôme Lesage, VP Products chez Sage Europe du Sud. Les décideurs qui ont fait l’expérience de la gestion d’entreprise grâce aux outils numériques ou cloud en sont devenus les ambassadeurs et témoignent de leur efficacité, aussi bien sur un plan individuel que collectif. Quels que soient les outils choisis, la gestion de l’entreprise est clé pour en assurer la croissance et la résilience ».