L’usage de l’intelligence artificielle se démocratise : 55 % des entreprises ont ou vont y avoir recours. Mais le développement durable reste LE sujet prioritaire.

Avec l’émergence de nouveaux modèles de langage tels que GPT-4, les capacités de l’intelligence artificielle ont franchi une nouvelle étape. L'IA générative suscite de nombreuses interrogations quant à ses impacts sur les entreprises et la société dans son ensemble.

C’est dans ce contexte qu’Ekimetrics, spécialiste en data science, dévoile les résultats d’une étude menée auprès de plus de 300 dirigeants d’entreprises françaises de plus de 250 salariés sur leur rapport à l’intelligence artificielle.

Manifestement, l’intelligence artificielle s’impose en entreprise. Une majorité des décideurs (55 %) ont déjà ou vont avoir recours à l’intelligence artificielle dans leur entreprise.  

Inadéquation

Parmi les secteurs d’activité qui ont déjà recours à l’IA, le commerce figure en tête (46 %), devant les services (38 %) et l’industrie/BTP (37 %). Néanmoins, on constate des disparités dans la mise en œuvre effective de l’IA en fonction de la taille de l’entreprise : si 43 % des entreprises de plus de 500 salariés utilisent l’IA, seuls 29 % des entreprises de moins de 500 salariés le font également.

Interrogés sur les avantages procurés par l’utilisation de l’IA en entreprise, les dirigeants voient cette technologie comme :
  • un levier de performance opérationnelle (93 %)
  • un levier de performance économique (85 %)
  • un outil qui les aide à répondre à leurs enjeux de durabilité (79 %).
Mais, l’inadéquation avec leurs enjeux business (64 %), l’absence de compétences suffisantes en interne (46 %) ainsi que le manque de consensus au sein de l’équipe de direction quant à son utilisation (24 %) constituent les principales raisons avancées par les entreprises qui n’ont pas adopté l’IA.

Le manque de compétences en interne (46 %), les coûts (43 %) et les risques liés à la confidentialité des données (37 %) sont également cités comme des freins à l'adoption de l'IA.

Mais le principal frein est ailleurs finalement. Les chefs d'entreprises considèrent que l’IA est davantage un problème qu’une solution en matière de durabilité, en raison de sa forte consommation d’énergie.  

Des enjeux surévalués

En fait, ils ont encore besoin d’être rassurés sur l’utilité de l’intelligence artificielle : 60 % estiment que l’impact de l’IA sur les enjeux de durabilité est surévalué, tandis que 55 % considèrent que l’IA est davantage un problème qu’une solution pour l’environnement.

Notamment en raison de sa forte consommation d’énergie. Par ailleurs, près d’un tiers (30 %) des décideurs citent le manque de confiance envers l’IA comme frein à son adoption au service de la durabilité.

Car, pour plus de la moitié des dirigeants d’entreprise (52 %), le développement durable est le sujet prioritaire, devant l’innovation (47 %) ou encore la transformation numérique de leurs activités (37 %).

Une priorité dont ils ont parfaitement saisi les enjeux (99 %), notamment face aux pressions réglementaires, économiques et sociétales qui s’exercent sur les entreprises et leurs objectifs de durabilité.

Parmi les raisons avancées pour justifier de l’importance de la durabilité, les dirigeants d’entreprises mettent en avant leurs convictions : 45 % des entreprises qui ont mis en place des mesures de durabilité le font majoritairement par souci d’agir concrètement pour la préservation de la planète et 42 % pour rester cohérents avec les valeurs prônées par leur entreprise.