Au lieu de communiquer sur des initiatives abstraites et galvaudées à force de répétition, les entreprises se mettent graduellement à intégrer les pratiques vertueuses dans leurs processus. Toutefois, le manque d’outils informatiques est pénalisant.

Dans notre série d’articles sur la révolution durable dans les entreprises (articles à lire ici et ici), ce troisième volet traite de l’intégration des pratiques durables dans les processus. En effet, l’année 2023 devrait être celle où les actions des entreprises technologiques (fournisseurs, éditeurs, fabricants…) et celle de leurs clients devraient converger vers des solutions durables.

Les entreprises technologiques sont de plus en plus nombreuses à adopter des pratiques durables, sous l’effet conjugué de la demande des consommateurs, des réglementations qui évoluent sans cesse, de leur responsabilité sociétale, des avantages économiques et d’image, et de la pression exercée par les investisseurs. De leur côté, les utilisateurs professionnels sont de plus en plus conscients de l’impact environnemental des produits et services technologiques qu’ils utilisent, et exigent des alternatives durables.

Une proportion de plus en plus importante, qui varie selon les âges toutefois, est prête à payer plus cher pour des produits durables et préfère les options écologiques aux options traditionnelles. De plus, las des annonces qui relèvent plus de l’écoblanchiment que de l’intention sincère, les utilisateurs sont de plus en plus attentifs à la vertu de toute la chaîne de valeur et des initiatives dont le produit est tangible et mesurable via des indicateurs.

Unifier les objectifs de durabilité et de transformation numérique

D’après une étude publiée par Veritas et menée par Opinionway, environ trois salariés français sur quatre (74 %) se déclarent conscients de l’impact écologique qu’ont leurs activités numériques professionnelles. Cette prise de conscience se matérialise par de bonnes habitudes au quotidien, qui s’inscrivent dans la continuité des recommandations faites par l’Agence de la Transition Écologique pour « être écoresponsable au travail » et réduire son empreinte carbone.

Selon l’affirmation de Software AG dans son rapport How sustainability is (or should be) shaping IT decisions in 2023, « le changement le plus impactant, cependant, pourrait être réalisé par les entreprises unifiant leurs objectifs de durabilité et de transformation numérique. Cela permettrait non seulement d’aborder la question de la culture et des priorités, mais c’est aussi un moyen pour les organisations de tirer davantage de valeur des investissements technologiques ». Et ce n’est pas tout, car ces pratiques vertueuses, pour être durables, doivent être intégrées dans les processus au même titre que les outils des applications métier. Elles doivent bénéficier des mêmes outils et processus intégrés dans les applications et les infrastructures pour remonter les données et les analyser.

 Le manque d’outils informatiques est criant

Pour ce faire, « l’une des premières choses à faire, explique Software AG, est de mieux coordonner la manière dont la durabilité est mise en œuvre. Si un tiers des entreprises parviennent à intégrer des projets de développement durable dans leur feuille de route technologique, pour la majorité d’entre elles, les choses sont plus informelles ». C’est à ce stade que l’évaluation des pratiques actuelles de l’entreprise permet d’identifier les domaines dans lesquels la durabilité peut être intégrée. Cela peut aider à déterminer les possibilités d’optimisation des ressources, de réduction des déchets et d’efficacité énergétique. Il s’agit dans cette étape de définir des objectifs clairs et mesurables en matière de développement durable, qui s’alignent sur les objectifs généraux de l’organisation.

Il s’agit de guider la prise de décision et fournir un cadre pour mesurer les progrès accomplis. Vient ensuite, le déploiement des outils technologiques de la chaîne de traitement des données afin d’alimenter les bilans et les rapports et déceler les manques. Grâce à des objectifs clairs et un reporting régulier, les entreprises bouclent le cycle et disposent des informations à jour pour maintenir leurs efforts dans le temps. Elles peuvent en outre prouver que leur stratégie RSE a un impact réel et mesurable.

De fait, les entreprises qui adoptent des pratiques durables auront un avantage concurrentiel sur celles qui ne le font pas. Car, outre les avantages immédiats pour l’image et les affaires, ancrer les initiatives durables dans les processus dénote une vision stratégique sur le long terme. Toutefois, malgré toute la bonne volonté, les entreprises volontaristes font face à un manque criant d’outils numériques.