Phénomène de mode ou perturbateur de l’économie traditionnelle, l’économie du partage est une réponse apportée aux internautes consommateurs à la recherche de solutions alternatives.

Tendance majeure pour certains, activité de niche pour d’autres, l’économie du partage ne laisse pas indifférent. Mais qu’est-ce qui se cache derrière cette expression ? Pour beaucoup, la réponse se nomme Uber ou Airbnb. Mais bien réelle et parallèle à l’économie traditionnelle, l’économie du partage ou économie collaborative s’implante profondément et avec une grande variété parmi les nouveaux modèles économiques.

Plus que le consommer écologique, économique ou social, l’économie du partage se déclinerait plutôt sous l’expression « consommer autrement », ce qui ne signifie pas consommer moins non plus. Et si l’on se réfère à une étude de l’Iddri, environ 25 % de l’ensemble des dépenses totales de biens en France relèveraient des biens de consommation partageables (occasions, locations, entretien, services, etc.). Un poids économique considérable, avec des consommateurs attirés par l’effet rebond de cette économie, à savoir qu’en économisant sur un bien ou un service, elle permet de consommer plus.

Consommer autrement

Aux États-Unis, 50 % des Américains adultes déclarent avoir acheté un bien d’occasion en ligne. Et 28 % avoir utilisé un service de revente de billets de spectacles, d’évènements sportifs, etc. Et la marge reste de forte dans ces pratiques. 15 % seulement des Américains auraient utilisé un service de co-voiturage, et encore moins de partage d’une maison ou d’un appartement. Le ‘lodging sharing’ à la Airbnb afficherait quand même 10,3 millions d’utilisateurs en 2015… Anecdotique en pourcentage, seulement 5 % de la population américaine, mais quel battage médiatique !

Mais revenons à l’économie du partage et posons-nous la question des pratiques qui lui sont assimilées  :

  • 50 % — Achat de produits usés ou de seconde main
  • 41 % — Programmes permettant de consommer des produits à date ou dépassés
  • 28 % — Achat de tickets à des revendeurs
  • 22 % — Achat en ligne de produits faits main ou artisanaux
  • 22 % — Contribution à des programmes de financement en ligne
  • 15 % — Co-voiturage
  • 11 % — Plateformes en ligne de services à la maison
  • 6 % — Commande en ligne à des magasins locaux
  • 4 % — Travailler dans un espace partagé
  • 4 % — Recruter quelqu’un en ligne pour une mission
  • 2 % — Location en ligne de vêtements ou produits

En 2017, 30,9 millions d’Américains, soit 12,2 % des adultes et 14,0 % des internautes adultes, « consommeront autrement ». Mais la question que se posent les économistes est : si l’économie du partage est bonne pour le consommateur, sera-t-elle bonne pour l’économie ? Il est encore trop tôt pour apporter une réponse.

Source : Etude, « Shared, Collaborative and On Demand : The New Digital Economy », mai 2016, de Pew Research Image d’entête 64106013 @ iStock wissanu99