Presque un an après le premier confinement, les bilans du télétravail montrent que les salariés sont globalement satisfaits de concilier vie privée et professionnelle. Mais la courbe de satisfaction semble marquer un fléchissement face à la situation pandémique qui s’éternise.

L’avenir du télétravail s’annonce hybride si l’on en croit les études. En quelques mois seulement, le télétravail a eu raison de dizaines d’années d’une politique d’open space et de présentiel. Les télétravailleurs ont découvert la nouvelle normalité et, si l’on se réfère à l’étude réalisée par Slack, ils sont peu nombreux à vouloir retourner à l’ancienne normalité. Cependant, tout n’est pas rose et une certaine lassitude se fait jour parmi les télétravailleurs. Est-ce une répercussion de la situation générale (pas de sorties ni de loisirs et peu d’activités sociales et sportives) ou est-ce seulement dû au télétravail ? Il semble que la pandémie qui s’éternise use les nerfs.

Selon L’indice d’expérience des collaborateurs en télétravail établi par Slack, l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée semble convenir à une majorité d’employés. D’après le rapport, « les données montrent que la flexibilité est un facteur essentiel qui contribue à faire du télétravail une expérience positive et du travail hybride un modèle envisageable à long terme ».

Les données montrent que les salariés sont plus satisfaits en télétravail qu’en présentiel (+10,9). De ce fait, la grande majorité (83 %) ne souhaite pas retrouver son bureau cinq jours par semaine. Une majorité de 63 % est favorable à la flexibilité qu’offre un modèle hybride combinant télétravail et présentiel, tandis que 20 % souhaitent travailler à distance à plein temps. Seuls 17 % souhaitent retourner au bureau à plein temps.

La productivité a augmenté en télétravail

Ces chiffres restent stables d’une enquête à l’autre et confirment les préférences déjà exprimées par les données du troisième trimestre, où 72 % des personnes interrogées se déclaraient favorables à un modèle hybride combinant télétravail et présentiel, 16 % à un travail à temps plein à distance et 12 % à un retour au bureau à plein temps.

Les questions relatives à la productivité montrent que des salariés satisfaits sont plus productifs. « Ce qui est frappant, en revanche, c’est que la productivité des salariés en télétravail a augmenté entre le troisième et le quatrième trimestre, malgré les perturbations causées par la pandémie », s’étonne le rapport. Par rapport à leurs homologues en présentiel, 61 % des salariés en télétravail s’estiment satisfaits de la quantité de travail accompli, contre 53 % pour les salariés en présentiel.

Par ailleurs, la flexibilité du lieu de travail et des horaires semblent avoir des effets positifs sur la productivité. Les salariés qui bénéficient de flexibilité par rapport à leur lieu de travail affichent un score de productivité supérieur comparé à ceux qui n’en bénéficient pas (+11,6 contre +8,1). De même, les salariés qui bénéficient de flexibilité vis-à-vis de leurs horaires de travail affichent un score de productivité supérieur comparé à ceux qui n’en bénéficient pas (+11,5 contre +7,5).

Le sentiment d’appartenance peut être entretenu à distance

L’isolation et la perte du sentiment d’appartenance semblent également reculer à mesure que le télétravail entre dans les habitudes. D’après l’étude, le sentiment d’appartenance passe d’un résultat négatif (-5,0) au 3e trimestre à un résultat positif (+1,1) au 4e trimestre. Les efforts des entreprises pour maintenir la cohésion des équipes ont porté leurs fruits, car près de la moitié (46 %) des salariés affirment que leur entreprise ou leur équipe « a volontairement modifié son mode de collaboration depuis la mise en place du télétravail ».

Les investissements dans les nouvelles technologies constituent également un indice de satisfaction notable pour les salariés. Ceux qui estiment que leur employeur est à la pointe en matière de technologie affichent un « sentiment d’appartenance » plus élevé (+11,8) que ceux qui travaillent dans une entreprise en retard à ce niveau (-4,1).

Des signes de lassitude apparaissent

Cependant, tout n’est pas rose au pays du télétravail et une partie des télétravailleurs commence à montrer des signes de fatigue psychologique. « En ce début de deuxième année de crise, les salariés commencent à ressentir un sentiment de lassitude », prévient le rapport. Seulement un tiers des actifs (34 %) déclare se sentir « heureux et de bonne humeur », « calmes et détendu » (36 %) et « frais et dispo au réveil » (32 %), marquant une tendance à la baisse par rapport au rapport du troisième trimestre.

La pression exercée pour maintenir la productivité contribue également à accroître le stress. Un tiers (33 %) des salariés en télétravail déclare se sentir obligé de faire savoir à ses responsables qu’il travaille, un sentiment partagé par 22 % seulement des salariés au bureau. Pire encore, certaines catégories d’actifs affichent un taux de satisfaction en baisse, notamment ceux ayant des enfants (+8,9 contre +14,4). Avec la réouverture puis la fermeture des écoles à travers le monde, le stress lié à la scolarisation à domicile couplée à des horaires de travail de 9 h à 17 h s’est démultiplié. Les salariés en télétravail estiment également qu’ils font plus d’heures chaque jour (39 %) que ceux en présentiel (31 %).

À propos de l’étude :

L’indice d’expérience des collaborateurs en télétravail a été calculé d’après les données obtenues auprès de 9 032 salariés qui s’identifient comme des « employés de bureau qualifiés » aux États-Unis, au Royaume-Uni, en France, en Allemagne, au Japon et en Australie.Il analyse la perception du travail à travers plusieurs points clés auprès de 3 480 salariés, principalement en télétravail. Cette enquête commandée par Slack a été réalisée entre le 25 novembre et le 30 décembre 2020 par GlobalWebIndex, un institut de sondage indépendant.