De nombreuses études montrent l’adhésion des collaborateurs au télétravail mais pas dans n’importe quelle conditions. Beaucoup plus de femmes que d’hommes pointent les effets négatifs du travail à distance, notamment la difficulté d’adapter leurs horaires.

La crise sanitaire a relancé les débats sur le télétravail mais le bilan est mitigé, en particulier en raison des conséquences sur leur santé. Selon la deuxième enquête de l’Ugict-CGT de 2021 qui porte sur 15.000 répondants en France, les indicateurs en matière de santé physique et mentale sont au rouge pour de nombreux salarié·e·s en télétravail, qui souffrent de sédentarité, mais aussi de troubles musculo-squelettiques (TMS) et de migraines. Une étude d’Ivanti (éditeur logiciels d’ITSM) réalisée sur un panel de plus de 5000 personnes aux États-Unis, au Royaume-Uni, en France, en Allemagne, aux Pays-Bas, en Belgique, en Espagne, en Suède et en Australie, montre l'inégalité entre les sexes : 70 % des femmes disent que le télétravail a eu des effets négatifs, contre seulement 30 % des hommes. En particulier, elles déclarent avoir assumé 3 fois plus que les hommes la charge principale des enfants pendant la pandémie. Autrement dit, une double-peine. Selon le rapport Ivanti, 56 % des femmes interrogées disent que le télétravail a eu un impact négatif sur leur santé mentale, contre seulement 44 % des hommes.

« L'enquête Ivanti montre que l'expérience du télétravail n'est pas la même pour les hommes et les femmes, aussi bien pour les employés de bureau que pour les professionnels de l'IT. Les hommes sont plus nombreux que les femmes à signaler qu'une promotion leur a échappé, dans cette culture du tout numérique. Les femmes, par contre, disent qu'elles doivent faire plus d'heures.», explique Meghan M. Biro founder et CEO de Talent Culture. 

Près d’un salarié sur quatre aurait démissionné en 2021

L’étude Ivanti révèle aussi que presqu’un quart (24 %) des personnes interrogées ont quitté leur travail au cours de l'année écoulée, participant ainsi au phénomène de « grande démission » et que 28 % envisagent de le faire dans les six prochains mois. Pour les répondants âgés de 25-34 ans, la proportion des personnes prévoyant de quitter leur emploi dans les six prochains mois passe à plus d’un collaborateur sur trois. Autre indicateur à considérer pour les employeurs, près d'un quart (24 %) des personnes interrogées affirment qu'elles démissionneraient si leur employeur imposait un retour au bureau à plein temps.

 « La bonne nouvelle, est qu'en augmentant l'automatisation des tâches banales ou de routine, les entreprises peuvent améliorer l'équilibre vie professionnelle et vie privée des équipes IT et de Sécurité, tout en évitant les fuites de données et, surtout, en améliorant l'expérience des collaborateurs. Par exemple, […] pour le département IT de simplifier les opérations, d'anticiper les menaces de sécurité, de réduire les coupures non planifiées » explique Jeff Abbott, CEO d'Ivanti. On peut débattre de l’efficacité de ce point de vue concernant un problème qui s’étend aussi aux pratiques managériales.