Entre la nécessaire dextérité technologique pour s’en sortir seul en télétravail et la montée en compétences pour améliorer son employabilité ou augmenter ses revenus, les salariés ont choisi. Une partie d’entre eux a profité de la pandémie pour améliorer ses compétences dans le numérique.
La crise a eu un impact sur les sociétés, les individus et les organisations bien au-delà de ce qu’auraient imaginé les plus aventureux des prospectivistes. Une crise comme la pandémie actuelle a radicalement modifié l’utilisation de la technologie numérique et mis en évidence la dépendance des entreprises et des individus à son égard. La façon dont la technologie numérique a été utilisée pour faire face aux confinements a démontré que cette crise peut être tour à tour considérée comme une perturbation, une opportunité et un stress test grandeur nature.
La vision de la crise comme opportunité révèle comment les technologies numériques ont permis l’expérimentation et accéléré l’innovation, tout en mettant au défi les capacités de coordination et de management, c’est-à-dire les processus et les soft skills, des collaborateurs travaillant à distance. L’un des effets secondaires de la distanciation a été une augmentation des compétences technologiques des employés. D’après une étude de PwC intitulée Hopes and Fears report 2021, 40 % des salariés affirment que leurs compétences digitales se sont améliorées pendant la crise, et ils continueront, déclarent-ils, à profiter de la formation et du développement des compétences.
De plus, 77 % d’entre eux sont « prêts à acquérir de nouvelles compétences ou à se former complètement », et 74 % considèrent la formation comme une question de responsabilité personnelle. Vis-à-vis de la technologie, l’approche a également changé, 80 % sont convaincus de pouvoir s’adapter aux nouvelles technologies sur leur lieu de travail. Les jeunes ont moins d’états d’âme envers la technologie et affirment qu’ils cherchent davantage à maximiser leurs revenus (57 %) qu’à « faire la différence » (46 %).
Une montée en compétences à plusieurs motivations
Le temps où l’accélération de la mise en œuvre des technologies numériquesbousculait les utilisateurs et suscitait leur défiance est, semble-t-il, révolu. Le coefficient d’acceptation est monté en flèche, et la montée en compétence n’est plus l’apanage de la formation continue. On pourrait conclure hâtivement que cette montée en compétences technologiques est une réponse des télétravailleurs, loin de leurs services informatique, pour être plus autonomes, mais ce n’est pas le cas.
Selon le rapport de PwC, ce soudain intérêt pour la montée en compétence procède de motivations plus complexes, mêlant les craintes pour leur emploi dans le futur et le désir de profiter des opportunités de carrière qui pourraient se présenter. Selon PwC,deux salariés sur cinq pensent que leur emploi sera obsolète d’ici cinq ans, et 49 % des personnes interrogées s’attachent à développer leurs compétences entrepreneuriales et souhaitent créer leur propre entreprise.
À propose de l’enquête
L’enquête a été menée entre le 26 janvier et le 8 février 2021, auprès de 32 517 personnes. Les personnes interrogées comprenaient des salariés, des chefs d’entreprises, des salariés contractuels, des étudiants, des chômeurs à la recherche d’un emploi et des personnes en congé ou temporairement licenciées, issus de 19 pays : Australie, Canada, Chine, France, Allemagne, Inde, Japon, Koweït, Malaisie, Pays-Bas, Pologne, Qatar, Arabie saoudite, Singapour, Afrique du Sud, Espagne, Émirats arabes unis, Royaume-Uni et États-Unis.