En Europe, 47 % des participants aux réunions hybrides, mêlant distanciel et présentiel, considèrent l’utilisation de différentes plateformes dédiées comme une source de confusion.

Dans une précédente recherche, Sharp a révélé que les cadres passent en moyenne 17 heures par mois en téléréunion. Le modèle du travail hybride devenant la norme, les réunions hybrides, mêlant des participants à distance et en présentiel, deviennent, elles aussi, de plus en plus fréquentes. Les entreprises ont exploité les technologies existantes pour que leurs collaborateurs puissent travailler à domicile de manière régulière. Les organisations ont ainsi continué de fonctionner.

Cependant, les attentes des télétravailleurs restent nombreuses et, après plus de deux ans de pratique, quelques frustrations commencent à s’exprimer. D’après les résultats d’une étude publiée par Sharp, « Les employés européens rencontrent des difficultés avec les technologies utilisées pour les réunions, ce qui suscite des inquiétudes quant à la capacité à se connecter et à brainstormer ». L’enquête a été menée par Censuswide pour le compte de Sharp auprès de 6 018 employés de petites et moyennes entreprises (10-250 salariés) au Royaume-Uni, en France, en Allemagne, en Espagne, aux Pays-Bas, en Suède, en Italie et en Pologne.

Jongler avec les applications de vision

L’une des conclusions de l’enquête entérine l’entrée définitive des réunions hybrides dans les processus des entreprises : 47 % des répondants pensent qu’il sera plus difficile de communiquer via les outils traditionnels et que les technologies de communication hybrides deviendront plus importantes. Toutefois, ils pointent certains inconforts comme la multiplication des solutions de visioconférence dans les entreprises. L’étude révèle que 47 % considèrent l’utilisation de différentes plateformes dédiées comme une source de confusion. Il est vrai que les utilisateurs passent leur temps à jongler avec les applications, qui se sont inexorablement multipliées ces derniers mois.

Avec le temps, les fournisseurs de ces plateformes ne pourront pas éluder la question de la compatibilité des solutions pour faciliter les processus internes. C’est surtout vrai pour les outils de communication, qui à l’image de la téléphonie doivent pouvoir s’interconnecter de manière transparente pour l’utilisateur. C’est le cas de la téléphonie et des réseaux de données par exemple, qui reposent sur des protocoles d’interopérabilité.

Peu de formation aux arcanes de la visio

Parmi les autres doléances notables, seuls 47 % des utilisateurs se sont vu proposer une formation. Certes, point n’est besoin d’être un grand initié pour lancer une application et participer à une réunion (il suffit de cliquer sur un lien), mais lorsqu’il s’agit de configurer une réunion, une formation peut avoir son utilité, principalement pour éviter les problèmes de sécurité. Sur ce point, la France est en retard selon l’étude : de tous les pays inclus dans l’enquête, seuls 36,5 % des répondants ont bénéficié d’une formation.

Lorsqu’ils sont analysés via le prisme de l’âge, les résultats de l’enquête mettent en évidence une véritable fracture générationnelle. Malgré les inquiétudes soulevées par les personnes interrogées, les réunions à distance ont offert davantage d’opportunités à de nombreux individus de moins de 30 ans. Ainsi, la moitié (50 %) d’entre eux déclare être plus confiante à l’idée de s’exprimer lors de conférences virtuelles qu’en face à face, et près de trois personnes sur cinq (59 %) affirment que les visioconférences permettent à davantage de participants d’apporter leur contribution.

Les milléniaux sont les plus enthousiastes

Il est vrai que selon certaines études, les milléniaux devraient être majoritaires dans les entreprises d’ici 2025, ce qui devrait ancrer davantage les réunions hybrides dans les processus des entreprises. Comme souvent, les jeunes Français se montrent un peu plus sceptiques que la moyenne. Les jeunes employés hexagonaux sont les moins confiants d’Europe (44,8 %) pour prendre la parole en réunions virtuelles que lors de réunions en présentiel.

« L’interactivité entre les membres du personnel est le facteur permettant de stimuler l’engagement, et les nouvelles technologies sont essentielles pour atteindre cet objectif », a affirmé le docteur Nigel Oseland, psychologue spécialisé dans l’environnement de travail.