Dans un contexte marqué par la volatilité de l’économie, des avancées technologiques galopantes et une prise de conscience aiguë des enjeux sociaux et environnementaux, les décideurs RH doivent plus que jamais anticiper, s’adapter et préparer l’avenir avec résilience et agilité.

Depuis plusieurs années, le rôle des DRH évolue. Ils sont aujourd’hui un moteur du changement organisationnel et agissent de manière proactive pour répondre aux défis auxquels les entreprises sont confrontées.

En 2024, leur priorité reste l’accompagnement de la transformation des entreprises. Le déploiement de l’intelligence artificielle (IA) semble être un allié précieux pour y répondre, notamment pour générer des gains d’efficacité et proposer de nouveaux services à plus forte valeur ajoutée.

Mais, seule une minorité des DRH considèrent que leur entreprise est prête, selon le Baromètre des DRH réalisé par WTW, ABV Group et RH&M et auquel 108 DRH d’entreprises de toutes tailles et de tous secteurs ont participé.

Transformation numérique : une priorité

« Pour 2024, si la maîtrise de l’inflation est sortie du podium des priorités des entreprises, la croissance du chiffre d’affaires et l’amélioration de la profitabilité redeviennent leurs priorités stratégiques. Il n’y a donc plus de surprise à constater que les DRH, premiers acteurs de la maîtrise des coûts dans leur entreprise en 2023, formalisent leur rôle dans la constitution du résultat 2024 », note Damien Riso, directeur associé chez AVB Group.

Ce baromètre des DRH fait ressortir d’autres enseignements :

La transformation de l’entreprise est au cœur des priorités des DRH. Pour 81 % des DRH, soutenir et accompagner la transformation de l’entreprise reste la priorité de leur fonction.

Dans un marché du travail moins tendu, renforcer l’attractivité de leur entreprise arrive en deuxième position avec 37 %, en fort recul par rapport à 2023 (52 %), suivi par l’amélioration de l’expérience salarié jugée cruciale par 36 % des DRH (vs 39 %).

Cette transformation de l’entreprise passe pour 70 % des répondants (vs 64 %) par la mise en place d’une organisation favorisant l’innovation et l’agilité. La dématérialisation des tâches et la robotisation (48 % vs 44 %), ainsi que la mise en place d’une démarche de Gestion des Emplois et des Parcours Professionnels (GEPP) ou de Strategic Workforce Planning (41 % vs 44 %) arrivent ensuite.

Le déploiement de l’IA semble tout aussi important que la restructuration de l’entreprise (31 % vs 26 %) reflétant une prise de conscience croissante de son rôle dans la transformation.

Retard sur l’IA

Par contre, l’adaptation de l’organisation au travail hybride ne semble plus une priorité (16 % vs 35 %), tant le télétravail est entré dans les mœurs.

L’adoption de l’intelligence artificielle (IA) représente un enjeu émergent chez les DRH. 70 % d’entre eux considèrent l’utilisation de l’IA comme un moyen de simplifier des tâches complexes et répétitives afin de réaliser des gains d’efficacité.

En outre, l’IA permettra de proposer de nouveaux services à forte valeur ajoutée (56 %) et favorisera la collaboration homme/machine (39 %). Les DRH considèrent que les principaux impacts RH de l’IA générative sont le redéploiement des salariés vers des tâches à forte valeur ajoutée (55 %), la révision des socles de compétences (46 %), ainsi que la possibilité de compenser les difficultés de recrutement (32 %). Ils ne sont que 11 % à évoquer un risque de réduction des effectifs.

Mais une majorité significative (71 %) estime que leur entreprise est en retard face aux enjeux de l’IA générative. Seuls 25 % se considèrent prêts, et 4 % en avance.

Enfin, en matière de RSE, Diversité, Equité et Inclusion, les DRH se mobilisent toujours en tout premier lieu sur la qualité de vie au travail et le bien-être des collaborateurs
(77 % vs 85 %).

La promotion de l’inclusion, l’équité et la diversité (76 % vs 77 %) est également une priorité majeure. La réduction de l’impact environnemental prend la 3e place (44 %, un chiffre identique à celui de 2023), suivie de l’employabilité des seniors en forte hausse (43 % vs 31 %).

En conclusion, 2024 se dessine comme une année charnière à tous points de vue : technologique avec l’entrée dans l’âge d’or de l’IA générative, géopolitique avec des conflits jusque-là impensables et environnementaux avec la crise climatique.

Résultat, le rôle du DRH devient plus délicat, épineux et exigeant.