Le monde du travail franchit-il une nouvelle étape ? A cause des confinements, de nombreuses entreprises ont du mettre en place du télétravail. Avec plus ou moins de réussite et d’efficacité.
La pandémie étant derrière nous (jusqu’à maintenant…), le retour au bureau est devenu une réalité pour les entreprises et les salariés. C’est même une volonté clairement affichée. La moitié des salariés ne veulent pas passer plus d'un jour par semaine au bureau selon l'enquête EY « 2023 Work Reimagined ».
Cette enquête, la quatrième d'une série, a recueilli l'avis de plus de 17 000 salariés et de
1 575 employeurs dans 22 pays et 25 secteurs d'activité à travers le monde. Son intérêt majeur est de révéler un décalage entre les attentes et les motivations des employés et celles des entreprises.
Fluidité du marché de l'emploi
Ces dernières sont focalisées sur comment attirer et retenir les talents. Mais, plus d'un tiers (35 %) des employés sont susceptibles de quitter leur emploi au cours des 12 prochains mois, la génération Z (38 %) et les milléniaux (37 %) étant les plus susceptibles de partir.Une majorité d'entre eux (58 %) estime que le ralentissement de la croissance économique réduit la probabilité que les employés quittent leur emploi. En revanche, moins de la moitié (47 %) des salariés sont de cet avis (en fait, 22 % ne sont pas d'accord), ce qui fait que les employeurs risquent de sous-estimer la fluidité persistante du marché de l'emploi.
Avant la pandémie, 53 % des personnes interrogées estimaient que l'équilibre des pouvoirs sur le lieu de travail était détenu par les employeurs et seulement 24 % par les salariés.
En 2022, l'écart était de 44 % pour les employeurs contre 37 % pour les employés ; aujourd'hui, l'écart est de 46 % pour le pouvoir des employeurs contre 32 % pour celui des employés.
Le salaire, une priorité
Malgré les turbulences économiques actuelles, plus d'un tiers de la main-d'œuvre cherche encore à changer d'emploi pour obtenir un meilleur salaire qui suive l'inflation et une proposition de valeur pour l'employé qui corresponde à sa vie et à ses priorités après la pandémie.Conformément à l'enquête de l'année dernière, la rémunération reste la principale préoccupation des salariés (35 %). En revanche, elle se classe au troisième rang des préoccupations des employeurs, qui s'attachent davantage à attirer de nouveaux talents (37 %) et à les retenir (34 %), ce qui témoigne d'un décalage entre les priorités du lieu de travail.
« Les employeurs doivent préserver leurs talents essentiels en co-créant l'avenir de l'organisation avec des stratégies qui reflètent les priorités des employés et qui, en fin de compte, renforcent la confiance et améliorent la fidélisation, » explique Liz Fealy, responsable adjointe des services de conseil en ressources humaines d'EY.
Mais il y a un énorme fosé entre l'optimisme des employeurs et celui des salariés quant à l'alignement des dirigeants sur les nouvelles méthodes de travail. 73 % des employeurs reconnaissent que les managers et les dirigeants sont alignés sur les nouvelles méthodes de travail (par exemple, les horaires de travail, les congés, le travail à distance et le travail hybride).
Mais seuls 55 % des employés sont de cet avis. Les entreprises risquent également de surestimer l'importance de la flexibilité pour attirer de nouveaux talents : 84 % des employeurs pensent que la flexibilité aura un impact positif sur leur capacité à recruter des talents, mais seuls 63 % des employés sont de cet avis.