A la pénurie de personnel qualifié dans l’IT s’ajoute une inflation galopante qui ne continuera en 2023. Pour conserver ou recruter leurs salariés, les entreprises devraient augmenter les salaires, améliorer les conditions de travail et l’équilibre entre la vie personnelle et professionnelle.  

Une proportion record de 87 % des cadres dans tous les secteurs de l’économie auraient pensé à mettre leur démission sur la table en 2022. Désaccord avec le management, meilleure rémunération, évolution de carrière, autant de sujets de mécontentement que devront affronter les recruteurs.

Si les projections pour 2023 sur les salaires différent d’une étude à l’autre comme publié sur IT SOCIAL, elles s’accordent pour citer l’inflation comme vecteur majeur des demandes d’augmentation des salariés. Avec un chiffre qui dépasse les 6 % pour 2022 selon la Dares, le service statistique du ministère du Travail, les collaborateurs cherchent à limiter la perte de pouvoir d’achat de leurs revenus. La dernière étude du cabinet Robert Walters, spécialiste mondial du recrutement spécialisé, prévoit une augmentation globale des salaires et indique que 66 % des salariés seraient prêts à quitter leur emploi si leur augmentation n’est pas supérieure à l’inflation. Une proportion qui devrait sérieusement interpeller les recruteurs. Dans le secteur IT et Data le volume des offres d’emploi a augmenté de 59 % de 2021 à 2022 et la moyenne des augmentations serait de 7 % pour 2023. Dans les détails, les chefs de projet ERP avec 5 à 10 ans d’expérience ne devraient pas beaucoup voir leurs revenus évoluer qui resteraient dans une fourchette de 55 k€

à 70 k€ par an.

En revanche, les Data scientist, très recherchés, rémunérés de 60 k€ à 75 k€ en 2022 pour les profils de 5 à 10 ans d’expérience, pourraient s’attendre à une fourchette de revenus de 80 k€ à 100 k€.

Les architectes IT aujourd’hui rémunérés de 60 k€ à 75 k€ pour les profils de 5 à 10 ans d’ancienneté verraient leur salaires s’accroitre de 5 k€ en 2023. Quant aux DSI de même profil d’expérience, ils seraient aussi rémunérés 5 k€ de plus en 2023. Ces chiffres correspondent aux salaires de base, sans les avantages, primes ou bonus.

La rémunération n’est pas la seule préoccupation des cadres

Tous secteurs confondus, 40 % des cadres renonceraient à démissionner si leur entreprise renforçait ses engagements RSE et 72 % d’entre eux déclarent que la politique RSE est un élément déterminant dans le choix d’une entreprise contre 64 % en 2021.

Les priorités des cadres ont changé durant l’année 2002, en partie à cause des conséquences de la crise du Covid-19. Selon l’étude « Grande démission » de Robert Walters, 84 % des cadres des cadres ont repensé leur relation au travail. Une proportion écrasante de 83 % priorise à présent l’équilibre vie professionnelle vs vie personnelle,

59 % chercheraient à donner du sens au travail et à leurs missions, 43 % souhaiteraient revoir leurs relations avec leur supérieur hiérarchique.

De nouvelles conditions de travail à repenser

Il est à prévoir que les salaires n’augmenteront pas aussi vite que l’inflation et qu’il y aura un plafond aux demandes des cadres en termes de salaire fixe. Les entreprises devront alors faire preuve d’imagination et proposer plus de flexibilité, des actions ciblées de formation, avoir une meilleure écoute aux requêtes de leurs salariés, etc.

Le modèle de « la grande démission », surtout présent aux Etats-Unis, a certes été déclenché par la crise sanitaire, mais pointe en toile de fond, le poids démesuré des intérêts de la finance sur le développement des entreprises et les relations entre dirigeants et salariés.