Une étude ministérielle prévoit une croissance d'emplois de 5 % par an, avec une création nette de 33 000 emplois d'ici 2030, tout en présentant des situations différenciées selon les chantiers.

Le ministère du Travail, du Plein emploi et de l'Insertion, la filière des infrastructures du numérique ainsi que les opérateurs de compétences AFDAS, Constructys et Opco 2i ont publié une « étude prospective des besoins en emplois et compétences de la filière des infrastructures numériques à l'horizon 2030 ».

Cette étude s'articule autour des « grands chantiers RH » de quatre domaines techniques :
  • Les réseaux filaires nationaux (fibre optique, ADSL)
  • Les réseaux mobiles nationaux (de la 2G à la 5G)
  • Les réseaux locaux d'équipements connectés (territoires connectés et réseaux privés)
  • Les datacenters.
Elle porte les enseignements suivants :  

La technologie FTTH

L'installation de la fibre optique permettant l'accès au très haut débit n'est pas terminée. Le raccordement final chez l'abonné est actuellement à son pic d'activité, lequel durera jusqu'en 2024. L'activité de raccordement final est amenée à décroître progressivement de 15 000 emplois aujourd'hui à environ 2000 à horizon 2030.

Les besoins en emploi se repositionneront vers la maintenance du réseau avec la création de plus de 2 000 emplois (en phase finale de déploiement), pour atteindre près de
6 500 emplois pérennes en 2030.

Forte demande des collectivités publiques

Parallèlement au déploiement de la fibre, la fermeture progressive du réseau cuivre impliquera son décommissionnement (démontage), ce qui devrait générer une hausse des recrutements sur ce besoin spécifique à l'horizon 2027-2028.  

Le marché des réseaux mobiles nationaux

Il bénéficiera d'une hausse des recrutements, suivie d'une stabilité globale à partir de 2024, le déploiement de la 5G prenant le relai de celui de la 4G, avec des métiers qui évoluent peu.



Les trois métiers les plus mobilisés resteront ceux de technicien(ne) déploiement ou technicien(ne) réseau GSM, ingénieur(e) infrastructures télécom et technicien(ne) de maintenance.

Pour l'ensemble de ces marchés liés aux réseaux mobiles nationaux, les besoins en effectifs augmenteront de 13 500 emplois pour atteindre 34 000 emplois en 2030 (versus
20 500 emplois en 2022).  

Le défi de l'attractivité

Le cloud et le Edge computing

Ils vont multiplier par cinq les besoins en emplois pour les réseaux locaux d'équipements connectés (de 7 300 emplois en 2022 à 39 000 emplois en 2030) en réponse à une très forte demande des collectivités publiques, des entreprises (notamment industrie et agriculture) et pour l'exploitation et la maintenance des réseaux (passant de 2 400 à
16 100 emplois en 2030).



Le déploiement des datacenters

Il va entrainer un doublement des besoins en emplois, jusqu'en 2030, essentiellement autour des pôles économiques d'Île-de-France et d'Aix-Marseille.

Les tendances sont à la hausse (en volume d'emploi et en spécialisation des compétences) pour tous les métiers qui s'y exercent :
  • chargé(e)s de comptes
  • ingénieur(e)s maintenance IT
  • technicien(ne)s datacenter
  • technicien CVC
  • expert(e)s exploitation datacenter
Mais cette étude pointe aussi des défis. « Dès maintenant et pour les années à venir, la filière doit relever plusieurs défis. D'abord, celui de l'attractivité afin de finaliser le déploiement de la fibre optique et accompagner la montée en puissance d'autres activités. Ensuite, celui de la reconversion et/ou du gain de compétences des personnes actuellement engagées dans l'installation de la fibre optique afin de garantir ainsi la poursuite de leur carrière dans cette filière », lit-on dans ce rapport.