Selon une étude menée par Keyrus Management, Cabinet de Conseil en management et en transformation des entreprises du Groupe Keyrus, plus des 2/3 des décideurs considèrent que la crise a eu un impact très important, voire critique, sur l’activité de leur entreprise. Une grande majorité des répondants souhaitent désormais capitaliser sur des facteurs organisationnels et humains pour s’adapter "au monde d’après".
Keyrus Management a réalisé du 10 mai au 10 juin une enquête auprès de 120 décideurs, notamment issus de départements financiers, afin de pouvoir tirer les premiers enseignements de la période écoulée et comprendre leurs priorités.
Principale conclusion : des impacts significatifs jusqu’en 2021. Plus des 2/3 des répondants considèrent que la crise a eu un impact très important, voire critique sur l’activité de leur entreprise. 64 % d’entre eux n’anticipent pas de retour à une activité normale avant 2021.
De façon générale, à plus de 90 %, les répondants estiment que leur entreprise a fait preuve de résilience et d’un fort niveau de réactivité alors même que les crises précédentes n’ont pas significativement permis de se préparer à affronter cette crise.
Au-delà du télétravail et du chômage partiel, les entreprises ont rapidement mis en place un accompagnement managérial et des actions de communication soutenus auprès des équipes. Par ailleurs, des plans d’économies et la re-priorisation des investissements ont été très rapidement initiés.
Face à cette crise, la grande majorité des répondants de la Fonction Finance pense qu’elle a globalement su s’organiser et mettre en œuvre les actions permettant d’affronter rapidement la situation. Ils sont plus d’un tiers à estimer avoir gagné en crédibilité, en écoute de la Direction générale et à avoir eu un rôle plus important sur la prise de décision managériale.
ROI financier et qualitatif
Le pilotage des coûts salariaux est le premier poste de coût pour un grand nombre d’entreprises (66 % des répondants). La simulation de trésorerie et la diffusion accrue d’une "culture du Cash" sont aussi des axes prioritaires pour respectivement 63 % et 59 % des répondants.
L’automatisation des traitements - avec 59 % des répondants - se positionne juste après pour les groupes de plus d’1 milliard d’euros de chiffre d’affaires. Ces derniers étaient souvent déjà engagés dans des projets de Robotic Process Automation et y recherchent un ROI financier mais également qualitatif avec plus de réactivité et de sécurité des traitements.
Concernant l’impact de la pandémie sur les projets déjà entamés, ceux qui sont très structurants (mise en place d’un core model ou évolution de l’architecture du SI finance) sont majoritairement poursuivis ou à défaut ralentis. Les projets en lien plus direct avec les préoccupations de crise - le reporting, l’élaboration prévisionnelle, la gestion de trésorerie – ont également été maintenus.
En revanche, les initiatives portant sur l’évolution des processus ou le développement des compétences sont celles qui ont donné majoritairement lieu à des ralentissements voire à des suspensions de projets, car considérées comme moins critiques et plus faciles à mettre en pause.
Le ralentissement est davantage marqué sur les plus petites entreprises dont les équipes ont dû gérer un quotidien opérationnel particulièrement chargé. Elles ont mis jusqu’à 60 % de leurs projets à l’arrêt.
L’incertitude dans les mois à venir et la réduction des capacités d’investissement incitent la fonction Finance à privilégier encore plus des actions apportant des résultats et un ROI rapides (78 % des répondants) au détriment d’investissements plus structurants.
Cette crise incite aussi une majorité des Directions financières à envisager d’internaliser et relocaliser certaines activités pour gagner en autonomie et en maîtrise (69 %).
Les réseaux sociaux et solutions de visioconférences sont désormais intégrés dans le quotidien des équipes, tant pour les réunions de travail que pour les temps « sociaux » autour des cafés et afterworks virtuels.