Ou plus précisément, les Fintech vont largement embrasser l’intelligence artificielle (IA), en s’appuyant également sur le Big Data et la blockchain, et en cherchant à supprimer le facteur humain dans la chaine de la prise de décision.

Interrogez les startups Fintech et plus largement les acteurs des technologies de la finance sur les tendances technologiques de leur secteur, ils vous répondront invariablement le cloud, le mobile et la sécurité. Mais si vous creusez autour de leur vision du futur, vous découvrirez des mines d’or technologiques.

La principale technologie d’innovation des Fintech, celle qui certainement est la plus porteuse de disruption, c’est l’intelligence artificielle (IA). C’est un domaine qui certes n’est pas nouveau, particulièrement dans la finance. L’objectif était à l’origine d’analyser des données afin de fournir des indications sur les performances financières et d’améliorer le fonctionnement des institutions.

Sont venus se greffer l’automatisation des tâches et le traitement du langage, tout en maintenant la pression sur l’analyse de la donnée avec l’explosion des Big Data. Aujourd’hui, la combinaison de ces technologies avec le machine learning (et l’apprentissage des erreurs) et les systèmes cognitifs permet aux Fintech de s’intéresser à la façon dont les clients utilisent et investissent leur argent dans le but de fournir des conseils financiers personnalisés et plus appropriés, et pour améliorer la performance des services.

Le Graal de l’intelligence artificielle

Avec l’arrivée des systèmes experts, ou plutôt qui vont au-delà des experts humains, IBM Watson et Google DeepMind en tête, l’IA prend l’avantage sur l’humain. Ils ne nécessitent aucun temps d’arrêt, aucune attente d’intérêt dans leur travail, et l’apprentissage et la formation sont à la fois beaucoup plus rapides et ‘illimitables’.

Le Big Data est quant à lui incontournable de l’IA. La qualité des analyses et l’automatisation de la prise de décision reposent sur des modèles algorithmiques, et leurs algorithmes complexes et par milliers, dont la performance tient moins à la précision des résultats, qu’à la multiplication des ressources de données (Big Data) qui réduisent la marge d’erreur. Il s’agit donc non seulement de rechercher très rapidement, et si possible en se rapprochant du temps réel, dans les bases de données. Mais également d’utiliser l’intelligence artificielle associée à l’analyse de la personnalité humaine au travers des données qu’elle génère ou que l’on peut lui associer pour améliorer cette dernière.

N’oublions pas non plus que l’un des domaines où l’IA est la plus attendue, c’est le commerce. À partir des expériences menées apparaît un nouveau concept, celui du ‘commerçant amélioré’. Dans sa relation avec l’acheteur, la collaboration entre les humains et les robots IA offrira des solutions solides et plus confortables. Le temps que l’IA se substitue totalement au facteur humain…

La place de blockchain

Le cas de la blockchain est un peu différent. En effet, cette technologie s’impose en plateforme pour rapprocher la transaction de son auteur et/ou de son bénéficiaire, et ainsi de s’affranchir des contraintes du réseau et des infrastructures classiques. Dans des projets comme ceux menés par IBM, qui associe IA et blockchain, les modèles expérimentés par les premiers prototypes visent à faciliter le rapprochement entre les propriétaires des solutions et leurs clients, afin d’offrir des fonctionnalités qui mêlent la personnalisation à plusieurs niveaux d’accès.

L’objectif d’IBM avec le duo Watson et blockchain est de limiter les risques pour les services financiers. C’est là très certainement une erreur, car il induit une synonymie entre blockchain et sécurité. Or, nous ne sommes encore qu’au début des usages de blockchain, que ceux-ci pour le moment n’ont de limite que l’imagination de ceux qui cherchent à l’exploiter, et que la sécurité associée à blockchain n’est qu’une illusion, certes belle, mais qui s’arrêtera le jour où un hacker intelligent mais mal intentionné aura trouvé le moyen de la contourner, comme le monde de la cybersécurité nous l’apprend tous les jours.

Le robot ou la mort...  Non, le robot et la mort !

De riches perspectives d’avenir se présentent donc dans le monde des Fintech. Elles reposent sur le trio IA, Big Data et blockchain, mais surtout sur l’imagination de ceux qui développent sur ces plateformes. Le plus grand défi qui nous attend est que le dialogue qui va s’établir entre le trio, qui vise à remplacer l’humain dans la chaîne de la prise de décision, et le client ne se résume plus au seul échange numérique entre des robots. Le jour où cela arrivera, qui est probablement proche, qui se préoccupera de savoir quelles technologies se cachent derrière les Fintech ? Certainement pas les Fintech elles-mêmes, remplacées par une chaîne d’échange et de décision dont elles auront été exclues. Voilà la grande interrogation qu’il faudra bien se poser un jour proche… Les robots auront-ils alors atteint la performance qui leur permettra d’y répondre  ?

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