De nombreuses entreprises profitent de la digitalisation de l’organisation et des méthodes de travail mais avec moins d’impact pour leur modèle économique. L’adoption des outils numérique doit s’inscrire dans une stratégie qui inclut des salariés formés à leur utilisation.

Une enquête réalisée en 2019 par l’Observatoire Observatoire des transformations numériques en Normandie auprès des TPE et PME pointe une appropriation déficiente de la transformation. numérique par les entreprises. Selon cet observatoire, l’étude ciblé sur la Normandie peut être transposée au territoire national car la répartition par secteur d’activité est comparable à la France. Plus de la moitié des organisations de travail répondantes ont moins de 9 salariés et les grosses PME et ETI n’y figurent pas.

Pour 77,6 % des entreprises répondantes, l’intégration du numérique se fait sans réflexion préalable. Point positif, 67,26 % des répondants perçoivent un impact positif du numérique sur leur organisation et méthode de travail mais les personnes interrogées ne perçoivent pas d’importantes réductions de coût, ni une amélioration nette de la qualité de vie au travail grâce à la digitalisation.

Pour près de 3 entreprises sur 4, les enjeux de sécurité sont tout fait importants, encore faut-il préciser que l’étude a été réalisé avant la vague de cyberattaques durant la crise sanitaire et la guerre en Ukraine.

Les ERP, outils de gestion et de pilotage de l’entreprise, sont présents dans seulement 21,9 % des entreprises. Les outils de CRM pour la gestion de la relation clientèle, sont utilisés par seulement 20,6 % des entreprises. Les deux types d’outils les moins présents sont les applications d’analyse des données  big data et les logiciels de gestion de projets, soit moins de 10% des répondants.

Pour 54 % des entreprises, l'impact du digital sur la stratégie de l'entreprise est neutre.

Les outils de communication sont largement répandus

Plutôt qu'une véritable transformation numérique, l'étude pointe la dématérialisation des documents et des échanges. Les outils de messagerie, réunion à distance, de travail collaboratif, sont désormais très répandus, respectivement 99,1 %, 57,6 % et 53 % des entreprises  questionnées. En revanche,  les outils d'analyse de données, soit 15,9 % de taux d’utilisation et les outils de gestion de projets soit 10,3 %, sont très peu utilisés. Leur usage n’est pas considéré comme essentiel.

Un des points importants de l’étude, c’est que  les entreprises ne transforment pas en profondeur leurs pratiques et leurs organisations en ne s'appuyant pas sur les nouveaux outils numériques pour renforcer ou renouveler leur proposition de valeur commerciale. Cette seconde étape n'est que rarement franchie.

De manière plus générale, les dirigeants auraient besoin du soutien, voire de l’anticipation de leurs salariés. Les entreprises ont besoin, non seulement des compétences techniques des collaborateurs, mais aussi et surtout d'appui (formations, soutiens d'écosystèmes dédiés à l'innovation, échange entre pairs, etc.).

En bref, selon l’enquête, l’adoption des outils numériques n’est pas efficace si elle n’est pas acculturée par les salariés. De plus, les pouvoirs publics doivent s’adresser davantage aux petites entreprises.