Avec l’attention des DSI et des développeurs qui se focalisent sur l’IaaS, le PaaS (Platform-as-a-Service) peine à décoller. Faut-il pour autant considérer qu’il est mort ?
Si le SaaS (Software-as-a-Service) est plébiscité par la majorité des organisations, et si les solutions en IaaS (Infrastructure-as-a-Service) rencontrent un grand succès, le PaaS, entré beaucoup plus tard dans la course au cloud, n’a pas encore réussi à s’imposer. Son usage est même largement en deçà des prévisions initiales.
Premier constat, la plupart des développeurs optent pour le noyau IaaS, qui leur offre en particulier des capacités de plateformes de calcul et de stockage. Ce qui participe au succès des Amazon Web Services et Microsoft Azure.
Second constat, les développeurs n'aiment pas être confiné dans un bac à sable. Ce sentiment provient des fournisseurs PaaS qui imposent des restrictions sur des composants de l’architecture dans le cloud, comme des outils, des bases de données et des langages de programmation, ce que les développeurs n’apprécient pas.
Troisième constat, IaaS semble être un meilleur ajustement que PaaS pour les organisations Devops, car il fournit les plates-formes opérationnelles que les développeurs seront en fin de compte amenés à utiliser : celles de la plate-forme IaaS, ainsi que leurs environnements en local, où ils peuvent se répliquer dans un nuage IaaS.
Dernier constat, l’absence de standardisation dans les offres des fournisseurs PaaS. Certes, le domaine se prête à la diversité, mais chacun met l’accent sur des points spécifiques, qui sur la base de données, qui sur des langages de programmation, d’autres sur des normes spécifiques. Et le développeur peine à s’y retrouver et surtout à trouver la réponse à ses attentes, contraint de suivre une approche fermée, celle imposée par le fournisseur.
Tout cela participe à limiter le succès du PaaS. Mais cela signifie-t-il pour autant la fin du PaaS ? Dans les usages qui lui étaient dévolus à l’origine du PaaS, ce dernier n’a pas rencontré le succès escompté. Mais il n’a pas encore donné toute la dimension de ses capacités. Celle-ci pourrait venir du chantier engagé par de nombreuses DSI qui cherchent à se séparer du ‘legacy’.
Annoncer la mort du PaaS est donc certainement prématuré. Si l’IaaS séduit, le mouvement engagé dans les infrastructures pourrait réserver une place peut-être limitée mais de choix au PaaS, dans une approche hybride entre un cloud offrant la criticité demandée aux infrastructures et la nécessité stratégique de conserver le contrôle direct sur une informatique industrialisée qui a fait ses preuves.
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