Introduction
Avec la crise sanitaire mondiale, ainsi que les confinements successifs, le monde de l’entreprise a vu ses dépenses professionnelles modifiées. La fonction finance, souvent jugée comme support ou traditionnelle, a dû faire face à de nouveaux défis. Elle s’est retrouvée au cœur d’une révolution digitale qui la réinvente totalement. Et, même si la finance était déjà en train de se transformer, comme la plupart des autres métiers, elle a dû s'adapter aux nouvelles méthodes de travail. La crise du COVID-19 a accentué certains problèmes bien connus, comme le recouvrement des créances clients, mais certains outils disponibles sur le marché, les logiciels SaaS par exemple, ont permis d'anticiper les risques et surtout de ne pas aggraver une situation financière souvent délicate.
Depuis 2020, les CFO ont pris plus de place et ont joué un rôle déterminant pour les entreprises, quelle que soit leur taille. La gestion du cash étant devenue un enjeu central, le CFO est continuellement attendu au tournant. De part ces changements, son rôle est-il le même dans une grande entreprise et dans une scale-up ? Existe-t-il des disparités ?
Le nouveau rôle du CFO
Actuellement, pour tout type d’entreprise, un CFO doit suivre l’évolution des processus financiers mais également la mise en œuvre de la transformation digitale de son propre département. Il est également de plus en plus sollicité pour accompagner l’entreprise dans sa stratégie RSE. Des objectifs forts qui font que, face à la fragilité financière qu'est la nôtre, les CFO sont très sollicités. En ces temps incertains, leur expertise est cruciale afin de garantir, notamment, la rentabilité et la solvabilité de l’entreprise. Le degré d’adoption de solutions technologiques n’étant pas homogène selon les structures, cela entraîne des procédures encore compliquées et souvent manuelles.
Des disparités selon les structures
Au niveau du département financier, chaque type d’entreprise apporte sont lot de challenges bien particuliers. Une start-up est une jeune pousse, une entreprise innovante nouvellement créée, généralement à la recherche de cash, avec un très fort potentiel éventuel de croissance économique et de spéculation financière sur sa valorisation future. Une scale-up est une entreprise qui a doublé ses effectifs et ses revenus sur une année courante. Cela peut être rapidement le cas lorsqu’une startup entrevoit sa première levée de fonds.
La grande différence entre une scale-up et un groupe déjà structuré, est qu’une scale-up n'est pas rentable. D’où l’importance de ne pas dégrader la situation économique de l'entreprise pendant une crise. En revanche, les grandes entreprises, qui sont la plupart du temps rentables, doivent absolument contrôler leur marge.
Le département finance, dans une scale-up, n’est pas l'endroit où l’on investit en termes d'humain car dans cette phase de croissance l’entreprise mise principalement sur les Dev, les Sales ou encore le Marketing. Le département finance comprend donc peu de personnes mais des profils qui se doivent être multi-casquettes. La nécessité est bien d'automatiser le maximum d’éléments pour pouvoir tout gérer. Pendant la crise sanitaire, Le CFO a joué un rôle de catalyseur de la transformation de l’entreprise. Il a vu sa fonction prendre un axe plus stratégique et moteur.
Une différente adoption du digital
La dématérialisation n’est pas étrangère à ce changement. Leur adoption des solutions digitales influence beaucoup leur manière de travailler pendant une période économique complexe. La stratégie top-down des grands groupes, la lourdeur des processus et leur traitement ancestral ne facilitent pas la tâche d’un service financier lorsque celui-ci se doit d’être agile. Le travail automatisé permet de gagner du temps pour se concentrer sur l’analyse des données et donc sur la partie stratégique de sa fonction. De plus, la COVID-19 a sonné le glas d’une époque où les collaborateurs se trouvaient quotidiennement au sein de l’entreprise. Le télétravail permet désormais une certaine flexibilité que les services financiers n’ont pas, ou n’avaient pas jusqu’à présent. Les nouveaux défis, liés à la digitalisation des entreprises, ont forcé les grands groupes - mais pas uniquement - à revoir leurs procédés de gestion financière pour rester compétitifs.
Sélection d’une solution de gestion des frais professionnels, automatisation de la paie et des ressources humaines, choix d’un ERP ou encore d’une plateforme juridique : autant d’actions qui ont pu se faire grâce à une utilisation simplifiée et systématique du digital. C’est face à la masse importante de données que le rôle de directeur financier s'élargit. Son profil change. Pour déployer une stratégie efficace, il est nécessaire de construire la bonne architecture SaaS. Imbriquer ses outils financiers, et non les superposer, doit être l’idée maîtresse d’une fonction financière moderne. Le but final étant de gagner en productivité et efficacité.
Conclusion
La crise a montré aux entreprises qu’il était important de mieux piloter la performance et de suivre sa gestion du cash au jour le jour. L’année 2020 a confirmé le CFO dans son rôle de business partner. Les scale-ups sont en perpétuelle évolution, tout va très vite, les outils et les développements permettent l’agilité pour lesquelles elles sont connues. Une scale-up doit tout automatiser pour gagner du temps. Il en va finalement de sa survie. C’est indéniable, le métier de CFO va continuer à se transformer, dans les grands groupes également, car la gestion des SaaS lui permet d’aller plus vite. Avec ces nouveaux défis, la transformation des départements financiers n’en est qu’à ses débuts !
Par Sylvain Pasquerault, CFO chez Jenji