La transformation numérique, puis la crise qui a accéléré le mouvement de numérisation dans les organisations, ont donné un nouvel élan aux concepts associés, comme l’agilité, la résilience, le design thinking, et l’intelligence collective à travers la collaboration “dé-silotée”. Des concepts qui définissent l’organisation du 21e siècle, et mettent tous les secteurs face à la nécessité de faire évoluer leur SI, de manière à intégrer ces nouveaux paradigmes de la gouvernance moderne.
Dans ce contexte, le service public est logé à la même enseigne que le privé : il doit évoluer afin de proposer les services numériques attendus par les usagers. Et, bien qu’il ne soit pas soumis aux mêmes contraintes que le privé au regard de la rentabilité, le secteur public est sollicité de manière semblable lorsqu’il s’agit des facteurs incitatifs au changement. La pression règlementaire et budgétaire, ainsi que le risque cyber sont de plus en plus prégnants, poussant les organisations à la migration vers des modèles basés sur le cloud et la souscription, afin d’avoir une meilleure visibilité sur les coûts, d’acquérir plus d’agilité et de mieux sécuriser les données. Dans ce contexte, l’approche du service public intègre le double impératif de proposer aux usagers un service de qualité tout en améliorant ses processus et son organisation.
Car les bouleversements introduits par les technologies du numérique sont essentiellement organisationnels et procéduraux. De plus, le secteur peut jouir d’avantages indéniables par rapport au privé. Car si on prend l’exemple des collectivités territoriales, elles ont des problématiques analogues, mais elles n’utilisent pas les synergies possibles pour mutualiser leurs achats informatiques. C’est d’autant plus surprenant que ces territoires ont l’habitude de travailler ensemble sur d’autres sujets et de mutualiser certains services au sein des communautés d’agglomérations ou de communes. Il suffit d’étendre cette collaboration aux sujets technologiques et aux autres entités territoriales comme les régions.
Casser les silos grâce à une approche systémique de l’organisation
Après tout, les problématiques à traiter sont assez proches, comme la rationalisation d’un parc informatique hétérogène et des infrastructures qui le supportent, la conformité permettant de mieux contrôler la donnée et sa localisation, ce qui implique la mise en place d’une politique de gouvernance des données dans les administrations. La mutualisation peut revêtir différentes formes et correspondre à divers niveaux d’intégration, pouvant aller jusqu’au transfert de compétences. Le cadre législatif prévoit des modalités de mutualisation des agents communaux dans le cadre des établissements publics de coopération intercommunale.
Les avantages d’une telle intégration sont incontestables. Outre un meilleur pouvoir d’achat, les entités du secteur public peuvent bénéficier des outils technologiques pour améliorer leur posture sécuritaire et leur conformité règlementaire. Du point de vue de leur citoyenneté, les communes pourront se targuer d’une approche respectueuse de l’environnement, et d’une meilleure agilité pour adapter les services à l’évolution des besoins.
Une telle évolution dans le secteur public implique toutefois une approche systémique de son organisation, de la relation entre ses processus et ses infrastructures applicatives et matérielles, et de l’évolution de ses processus. Pour ce faire, l’architecture d’entreprise (AE) crée un référentiel centralisé auquel tous les métiers et les agents peuvent se référer pour planifier la migration vers le cloud. Elle permet de recenser les composants des différentes couches qui constituent l’architecture informatique de l’administration. En décrivant de quelle manière fonctionne l’entreprise, qui va intervenir et à quel stade, l’AE décortique les processus de l’établissement et leur finalité. Elle définit le fonctionnement de son organisation avec une vision métier, qui se différencie d’une vision purement informatique.
Il s’agit de permettre aux équipes de disposer d’une visibilité transversale afin d’organiser au mieux leur migration vers le cloud en prenant des décisions éclairées par les expériences et les projets menés depuis de nombreuses années par MEGA International dans différentes entreprises publiques ou privées.
Par Fabrice Vila, Directeur conseil chez Mega International