La crise pandémique a considérablement affecté le marché de l’emploi à travers le monde, provoquant des changements significatifs dans sa structure, ainsi que dans les attitudes et les valeurs liées au travail. Parmi ces changements, l’un des plus notables est l’augmentation du travail à distance et de la flexibilité. Les employés ont de plus en plus recherché des horaires flexibles pour équilibrer leur vie professionnelle et personnelle.
Parallèlement, on a observé un changement dans les secteurs d’emploi, avec une croissance forte des secteurs numériques tels que la cybersécurité, l’IA et le e-commerce. Cette évolution a entraîné une modification des compétences demandées sur le marché de l’emploi. Une plus grande importance est désormais accordée aux compétences numériques, et à la capacité à s’adapter. Se former continuellement est devenu essentiel.
En termes de valeurs attachées au travail, les travailleurs aspirent à trouver davantage de sens dans leur travail et à établir un meilleur équilibre entre leur vie professionnelle et leur vie privée. De plus, une plus grande attention est portée à la santé mentale et physique au travail.
Le marché semble revenir à des considérations plus raisonnables
Toutefois, après l’accélération de ces dernières années, le marché semble revenir à des considérations plus raisonnées. Selon l’étude sur les rémunérations de Robert Walters pour 2024, les entreprises ne sont plus dans une démarche jusqu’au-boutiste, mais plus raisonnée. Parmi les premiers effets de ce changement d’attitude et les tendances marquantes du marché du recrutement en 2023, on constate la baisse du nombre d’offres d’emploi destinées aux cadres (21 % en moyenne), la complexification des recrutements, ainsi que la volatilité des candidats qui postulent au maximum d’offres éligibles.Selon l’étude, confrontés à la baisse du nombre d’offres d’emploi pour les cadres en 2023, les candidats ont réagi en restant en veille permanente pour ne pas risquer de passer à côté d’une opportunité. Malgré la baisse des offres, ils sont restés confiants quant aux opportunités d’emploi dans leur secteur (76 %) et ont continué à postuler au maximum d’offres éligibles. De plus, 55 % des candidats ont exprimé le souhait de changer d’emploi dans les douze prochains mois, principalement pour un meilleur salaire (94 %). Certains souhaitent un autre management (46 %), l’évolution de leur carrière (25 %), et plus de flexibilité (23 %).
Des politiques salariales moins dispendieuses
Les entreprises ont également été confrontées à des attentes toujours plus exigeantes des candidats, notamment en termes de rémunération. Là aussi, les entreprises reviennent à des politiques moins dispendieuses, ce qui les a poussés à poser leurs limites et à attendre des candidats un réel projet professionnel.Selon l’étude, les perspectives pour le marché de l’emploi en 2024 sont marquées par un retour à la normale après une année 2022 euphorique. Les entreprises auront moins tendance à tout faire pour recruter les bons candidats. Les candidats qui se disperseront dans une démarche opportuniste seront mal perçus par les entreprises. En termes de rémunération, près de la moitié des candidats s’attendent à une augmentation pour l’année à venir, et 53 % des entreprises envisagent de revoir les rémunérations à la hausse. Cependant, seuls 23 % prévoient des augmentations supérieures à l’inflation, et on observera un retour à l’individualisation des augmentations.