Plus de la moitié des salariés français du secteur privé affirment que leurs compétences ne sont pas évaluées à leur juste valeur par leurs supérieurs hiérarchiques ou leurs RH. D’où des envies d’aller voir ailleurs !
La frustration envahit les bureaux et la grande démission qui touche les entreprises américaines pourrait peut-être impactées dans les organisations françaises !
D’un côté, l’écrasante majorité des salariés a le sentiment d’une maîtrise de leur métier même s’ils sont démotivés par des solutions inadaptées : 89 % d’entre eux estiment avoir toutes les compétences nécessaires ou presque pour exercer leur travail correctement.
Mais d’un autre côté, plus de 60 % des plus de 35 ans considèrent que leurs compétences ne sont pas reconnues par leurs supérieurs. Cette différence d’appréciation ressort d’une étude menée par OpinionWay pour Altays, éditeur de logiciel SIRH.
Intitulée « La montée en compétences, levier de fidélisation des talents en entreprise », cette enquête constate donc que ce manque de reconnaissance de la valeur ajoutée des salariés est vécu à 69 % comme une injustice.
La proportion, plus faible parmi les plus jeunes (46 %) révèle une attente moindre en début de carrière, période où ils sont conscients de devoir acquérir de l’expérience et faire leurs preuves, à la différence des profils expérimentés et seniors pour qui la reconnaissance revêt une importance majeure.
Le décalage entre la perception qu’ont les Français de leurs compétences acquises et leur ressenti de l’évaluation faite par les supérieurs hiérarchiques/RH s’explique, en partie, par le manque de suivi et d’attention portée par les RH.
Le constat est sévère : 65 % des salariés caractérisent leurs RH comme pas ou peu présents voire inexistants dans leur parcours de développement professionnel et de compétences.
Dans le détail, 39 % déclarent qu’ils ne sont pratiquement pas présents, ils n’ont de contact avec eux que s’ils les sollicitent directement, 8 % n’ont aucun moyen d’entrer en contact avec eux et 18 %, soit un salarié sur cinq, n’ont tout simplement pas de RH dans son entreprise.
Résultat, plus les RH sont absents, plus les salariés ont tendance à considérer que leurs compétences ne sont pas reconnues. Cette reconnaissance des compétences et l’accompagnement des salariés dans leur parcours de développement professionnel constitue pourtant un enjeu primordial pour les entreprises et un point d’attente majeur pour les salariés.
La preuve, trois salariés sur quatre (73 %) envisageraient de quitter leur entreprise dans le cas où leurs demandes en matière d’évolution interne ne seraient pas satisfaites.
De fait, la perspective d’évolution de carrière est la première raison qui inciterait à rejoindre une autre entreprise (35 %), et notamment dans le cas d’une entreprise offrant un salaire inférieur à celui gagné à ce jour.
Dans ce contexte, et pour éviter que leurs talents ne rejoignent la concurrence, Altays met en avant quelques propositions qui pourraient être mises sur la table par les entreprises.
Si, sans surprise, la rémunération reste un argument décisif pour retenir les salariés démissionnaires (50 % des 1er choix des répondants), il est intéressant de constater que d’autres arguments ont été cités en priorité.
Parmi les autres contre-propositions suggérées, on trouve :
- Une progression de statut/une évolution de carrière (13 %)
- Des conditions de travail plus favorables (12 %)
- Un meilleur accompagnement/encadrement au quotidien (7 %)
- Une plus grande autonomie (5 %) ou des projets transverses (5 %)
- Des formations pour monter en compétences et maitriser les technologies(2 %) ou des objectifs alignés sur la performance globale de l’entreprise (2 %)
La montée en compétences et la mise en place d’un parcours de progression professionnel constituent donc les principaux leviers de fidélisation.