Si l’on en croit les résultats de cette enquête, 76 % des répondants reconnaissent ne pas tirer parti des données pour décider des grandes orientations. Ils seraient 72 % à ne pas en tenir compte pour ajuster leurs prix. Un curieux paradoxe quand on se penche sur les réponses des dirigeants qui estiment que les données permettent aux salariés de se concentrer sur les actions les plus rentables.
L’étude Saleforce-Tableau “Untapped Data Research” a interrogé un panel représentatif près de 10.000 cadres dirigeants d’entreprises dans 10 pays à travers le monde, dont un millier en France. Les résultats sont loin de l’enthousiasme d’il y a 10 ans sur « l’or noir » du Big data, un terme marketing tombé aujourd’hui tombé dans l’oubli. L’enquête pointe du doigt le décalage entre les attentes et la réalité. Ainsi, plus d’un quart (27 %) des décideurs en France pensent que les données ne jouent pas un rôle important dans la prise de décision. Mais plus de la moitié d'entre eux (53 %) estiment que le pilotage de leur entreprise par les données a représenté un avantage compétitif durant la pandémie de Covid-19. En contrepoint, près d’un tiers des dirigeants interrogés en France affirment que les données les aident à prendre des décisions stratégiques plus rapidement (30 %) et rend leur entreprise plus agile (30 %).
Encore faut-il préciser que près des deux-tiers des répondants français (65 %) reconnaissent que les données réduisent l'incertitude et les aident à prendre de meilleures décisions. Pour les actions qui ne semblent pas prioritaires, seuls 14 % des dirigeant utilisent réellement les données pour orienter leurs politiques de diversité et d'inclusion, l’atteinte de leurs objectifs climatiques (14 %) ou bien pour envisager le passage à la semaine de travail de quatre jours (11 %).
Les freins qui limitent l’exploitation efficace des données
Une enquête de 2021 Dell-Forrester mentionnée sur notre site montrait que l’analyse des données issues du CRM ne répondait pas au niveau d’attente des entreprises en matière d'informations exploitables à partir de ce type d’informations. Il ne suffit pas de disposer d’un gros volume de données, il faut notamment éliminer les informations inutiles et garder celles qui correspondent à l’objectif désiré, l’augmentation des ventes, l’amélioration des processus, la politique tarifaire, etc. L’efficacité de ces tâches repose en grande partie sur la formation du personnel. Près de la moitié (46 %) des dirigeants français prévoient de maintenir le même niveau d'investissement dans la formation et le développement des compétences autour des données au cours des six prochains mois. Dans ce domaine, la France est loin du podium des pays qui augmentent leurs dépenses de formation se classant 8 ème sur 10.La formation est un socle essentiel autour de la culture de la donnée en entreprise. Cependant, la pénurie de profils de data scientists et data analysts ne facilite pas l’exploitation optimale des data des organisations.
Conscients de ces manques, plus d’un tiers des dirigeants français (37 %) indiquent que le manque de compréhension des données par leurs équipes représente un obstacle majeur au bon déroulement des réunions. L’absence de capacité à tirer parti des données pour en extraire des informations utiles (23 %) et le manque d'ouverture d'esprit à l'égard des données (21 %), entravent également ces efforts.