Nouvelle étape de ses ambitions africaines, le patron de Facebook s’intéresse à la Silicon Savannah et veut favoriser la naissance d’une nouvelle génération d’ingénieurs à travers l’Afrique.

Nous avons évoqué le projet de cartographie de l’Afrique numérique francophone (lire « L’Afrique numérique francophone s’affiche et s’enrichit »). Eh bien, il y en a un qui n’a pas attendu que l’on s’y intéresse pour se rapprocher de l’écosystème numérique africain : Marc Zuckerberg, le patron et fondateur de Facebook.

Zuck en terres africaines

L’affaire est presque passée inaperçue, mais pour la première fois Marc Zuckerberg a pris pied sur le continent africain et a rendu visite à des écosystèmes numériques et startups locaux. L’occasion également de s’enquérir de l’usage des subsides distribués par sa fondation, la Chan Zuckerberg Initiative, montée avec son épouse Priscillia Chang.

Après Lagos au Nigéria, Marc Zuckerberg s’est rendu à Nairobi, au Kenya, afin d’y découvrir des projets originaux et en particulier de rencontrer des startups. Dont l’une d’entre elles, Andela, aura sans doute été l’étape la plus emblématique de son périple africain, pourtant principalement tourné vers son projet de couvrir le continent africain et les régions isolées du monde avec des solutions Internet alternatives.

Former les ingénieurs africains

Créée il y a deux ans, et établie au Nigéria et au Keya, Andela a pour objectif de former des ingénieurs aux technologies des TIC. 200 ingénieurs sont déjà sortis des laboratoires de la startup, et certains d’entre eux ont été recrutés par les divisions africaines de grands acteurs des IT, comme Google ou IBM. Étonnement, la presse américaine qui a évoqué le déplacement de Zuckerberg a totalement oblitéré cette visite

Pourtant, Andela a reçu en juin dernier un financement de 24 millions de dollars (12,795 milliards de francs CFA) en provenance de la Chan Zuckerberg Initiative. De quoi, selon Zuck, « favoriser la naissance d’une nouvelle génération d’ingénieurs à travers l’Afrique ». Un financement bienvenu qui devrait permettre à Andela de s’étendre vers d’autres pays africains.

Zuck précurseur

Zuck-Afrique-2La visite de Marc Zuckerberg est un signe important apporté à l’écosystème numérique africain. À Nairobi, le patron de Facebook a visité l’espace d’innovation iHub, la plateforme de crowdsourcing Ushahidi, examiné le dispositif mobile Wi-Fi BRCK, déjeuné avec Joseph Mucheru, secrétaire du Cabinet ICT du gouvernement kenyan, et rencontré des leaders technologiques.

Même si c'est l'Afrique du Sud qui se montre actuellement la plus active, le Kenya est aujourd’hui officieusement considéré comme la capitale technologique de l’Afrique, et Nairobi a reçu le surnom de Silicon Savannah.

Facebook compte 84 millions d’utilisateurs en Afrique sub-saharienne, dont 17 millions au Nigeria, 14 millions en Afrique du Sud et 5,7 millions au Kenya. Mais le principal intérêt du réseau est certainement ailleurs, dans le potentiel de l’Afrique pour le commerce électronique  Un marché estimé à 75 milliards de dollars d’ici à 2025, dont Facebook espère capitaliser une partie des budgets publicitaires. Mais chut, ce n’était pas le but officiel de la visite du patron...

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