La Fondation Linux (Linux Foundation) vient d’annoncer la formation de l’Open Metavers Foundation (OMF), dont la mission est de fournir un espace de collaboration à diverses industries afin qu’elles puissent travailler au développement de logiciels et de normes open source, « pour un Métavers inclusif, global, indépendant des fournisseurs et évolutif ». La fondation s’empare là d’un sujet dont le potentiel d’évolution est immense. Bien que les initiatives, comme celle de Meta, semblent marquer le pas, face à l’immensité de la tâche et à la difficulté de structurer un domaine aussi vaste et complexe à développer.

Il y a tant à faire, et c’est justement dans cet espace technologique que se positionne la Fondation Linux. Il s’agit de favoriser le développement de technologies et de normes afin que ces progrès rendent le métavers plus immersif et réaliste, offrant aux utilisateurs une expérience plus fluide. La fondation vise également les cas d’usage spécifiques, comme promouvoir l’émergence de plateformes décentralisées et de solutions basées sur la blockchain, et permettant de nouveaux cas d’utilisation du métavers, comme la propriété numérique et le contrôle des actifs virtuels.  

Organisée en Groupes d’intérêts fondamentaux

Pour ce faire, l’Open Metaverse Foundation est organisée en groupes de travail, appelés Groupes d’intérêts fondamentaux (GIF) qui permettent une « structure de décision ciblée et distribuée pour les sujets clés ». Les GIF fournissent des ressources et des forums ciblés pour l’identification de nouvelles idées, la réalisation de travaux et l’intégration de nouveaux contributeurs. Ils sont composés de membres de disciplines spécifiques qui s’engagent à faire avancer les projets ou les technologies en évolution dans leur domaine et à veiller à ce que la propriété du code de chaque sous-partie identifiable des projets (par exemple, GitHub.org, dépôt, sous-répertoire, API, test, problème, RP) soit traitée et gérée. Les huit groupes d’intérêt fondamentaux de l’OMF sont les suivants :
  1. Utilisateurs
  2. Transactions
  3. Actifs numériques
  4. Simulations et mondes virtuels
  5. L’intelligence artificielle
  6. Mise en réseau
  7. Sécurité et vie privée
  8. Juridique et politique
La fondation annonce que de nombreuses organisations et communautés open source « de premier plan » ont rejoint les membres fondateurs, notamment ChainHub, la Fondation Cloud Native Computing, Futurewei, GenXP, l’Institut de recherche sur l’industrie numérique de Guangdong, la Fondation Hyperledger, LF Edge, LF Networking, entre autres. Ces acteurs entendent apporter leurs expertises, aborder des initiatives couvrant les sujets les plus critiques comme l’intelligence artificielle (IA), le cloud computing et l’edge computing, les actifs numériques, les transactions, l’identité, la mise en réseau, les simulations, la sécurité, etc.  

Le métavers, une plateformisation du monde réel

En y réfléchissant, le Métavers n’est rien d’autre que la « plateformisation de la réalité » qui promet de drainer une part des affaires qui se concluent dans le monde réel. La Fondation Linux entend peser sur l’évolution technologique du métavers, comme elle l’a fait en promouvant l’open source. Elle a contribué à démocratiser l’utilisation de logiciels libres, ce qui a conduit au développement d’un large éventail d’applications logicielles pouvant être utilisées gratuitement par les entreprises et les particuliers. En fournissant une plateforme neutre pour la collaboration et le développement de nouvelles technologies, elle a contribué à la création d’un certain nombre de projets open source incontournables à présent, notamment le noyau Linux, Kubernetes et Hyperledger, qui sont devenus des briques technologiques incontournables du secteur des TIC.

Comme il n’existe pas, pour l’instant, de normes universellement reconnues pour le métavers, tout reste à faire. Il s’agit de ne pas laisser le champ libre à des firmes privées, assez fortunées pour développer leurs métavers propriétaires. Une fragmentation du marché qui ralentirait une adoption rapide et induirait des cycles de normalisations plus longs. De fait, plusieurs entreprises et organisations travaillent à l’élaboration de normes pour différentes technologies dans le métavers, telles que la réalité virtuelle, les avatars et la gestion des droits numériques. En outre, plusieurs groupes industriels, tels que la Virtual World Education Roundtable, travaillent à l’établissement de lignes directrices et de meilleures pratiques pour le développement et l’utilisation du métavers.