L’enquête mondiale « Navigator » que mène chaque année le groupe HSBC étudie dans sa dernière édition la manière dont les PME ont réagi face à la situation inédite que nous connaissons depuis le début de cette pandémie.
Menée entre le 28 avril et le 12 mai 2020 auprès de 2 604 entreprises dans 14 pays, l’étude s’est concentrée sur la notion de résilience à travers l’adaptation aux défis actuels, les mesures adoptées en réponse à la crise sanitaire et les changements auxquels elles aspirent.
Principal constat : l'impact du COVID-19 a été universel. Il a été ressenti par 98 % des entreprises dans le monde, plus particulièrement par les entreprises internationales, le secteur automobile (77 %), ainsi que par les grossistes et les détaillants (76 %).
Néanmoins toutes les entreprises n’ont pas été sur un pied d’égalité face à la crise : si 47 % d’entre elles (sur l’ensemble des marchés) ont dû augmenter leur production, 53 % d’entre elles ont dû la suspendre.
Concernant l’hexagone, la crise du COVID-19 a touché une large majorité des entreprises (98 %). Cependant, 80 % des entreprises estiment qu’elles étaient préparées pour affronter cette crise. En comparaison, 92 % s’estimaient préparées sur l’ensemble des marchés.
Ce rapport met en lumière la nécessité de trouver de nouvelles solutions pour l’après-crise : 63 % des entreprises interrogées dans le monde comptent investir dans la technologie et l’innovation dans les 5 prochaines années.
Optimiste pour le long terme
« Les entreprises n’ont pas attendu la fin de la crise pour enclencher leur reconstruction : elles ont déjà engagé des changements opérationnels importants pour devenir plus résilientes après avoir constaté que leurs plans d’urgence n’étaient pas assez robustes pour faire face à la pandémie du COVID-19 », indiquent les auteurs de cette étude.
Cette étude signale beaucoup d’avancées positives du côté des entreprises : « plus d’attention aux relations humaines, plus de transparence, et des investissements significatifs pour le futur, notamment dans la technologie et l’innovation », commente Jacques Sourbier, Directeur de la Banque d’Entreprises (CMB) HSBC France.
D’ailleurs, cette pandémie a initié un désir de changement pour 82 % des entreprises françaises afin de renforcer leur agilité. Elles restent par ailleurs optimistes pour le long terme : seulement 2 % d’entre elles estiment que leur survie à long terme est menacée.
Concernant la résilience des entreprises, elle dépasse les critères financiers. Pour les entreprises françaises, elle s'appuie principalement sur trois critères :
- Valoriser leurs clients : pour 46 % des entreprises françaises, la résilience passe par la valorisation des clients. 12 % d’entre elles ont placé ce critère comme priorité absolue.
- Bien traiter leurs employés : pour 44 % des entreprises françaises, la résilience passe par le bien-être de leurs employés. 13 % ont placé ce critère comme priorité absolue.
- Développer leur agilité : pour 42 % des entreprises françaises, la résilience passe par l'adaptation rapide aux événements extérieurs. 17 % ont placé ce critère comme priorité absolue.
Les critères financiers, comme l’importance d’un bilan solide, sont mentionnés par une proportion plus faible (39 %) des entreprises.
Pour les entreprises françaises, la résilience passe aussi par le développement des nouvelles technologies et de l’innovation. Au cours des deux dernières années, plus de la moitié des entreprises françaises ont investi dans les nouvelles technologies et l’innovation (57 %). Une proportion semblable s’observe pour les autres marchés (65 %).
Les entreprises françaises considèrent les multiples avantages de la technologie et voient en elle un outil de changement majeur. Le recours important aux technologies durant la crise du COVID-19 a modifié les méthodes de travail en entreprise et cela de manière durable : les entreprises françaises sont 62 % à considérer que l’utilisation d’outils de rencontre et de collaboration virtuelle deviendra une pratique commerciale courante dans les prochaines années (57 % pour l’ensemble du marché).
Cependant, de nombreuses contraintes ont été identifiées par les entreprises quant à leur volonté de devenir plus résilientes. Les principales sont à la fois humaines et financières :
- Pour 34 % des entreprises françaises, le moral des employés est un facteur déterminant à leur résilience ;
- Le maintien d’un flux de trésorerie suffisant inquiète 26 % des entreprises françaises ;
- La capacité à informer les employés sur les nouvelles façons de travailler préoccupe 23 % des entreprises françaises.