Bien que les effets du confinement sur la progression de la pandémie soient bénéfiques, selon les études, son impact psychologique peut être plus ou moins désastreux pour les télétravailleurs. Voici comment faire face à cette disruption mentale et des habitudes de travail.
Cela fait sept jours que la France est confinée et les règles de cette claustration devraient se durcir dans les jours à venir. Les effets psychologiques de cette privation de liberté peuvent être plus ou moins importants, en fonction des capacités d’adaptation des personnes et des terrains psychologiques. En Chine, les statistiques de divorces et les procès intentés ont fait un bon ces dernières semaines. Inutile d’en chercher les raisons : la quarantaine a pulvérisé les barrières psychologiques. La plupart des études font état d’effets psychologiques négatifs plus ou moins graves, allant des symptômes de stress post-traumatique à la confusion et la colère.
Les facteurs de stress énumérés par les spécialistes sont la durée du confinement, les peurs en tout genre, de l’infection, de la perte de son travail ou d’argent, des frustrations quotidiennes, des doutes aussi, sur l’avenir, sur les décisions prises par les gouvernants… Pour plus de données, une étude a été publiée par la revue The Lancet. Tandis que certains prennent de la hauteur, nos médias de masse continuent à propager des messages anxiogènes et des reportages qui tournent en rond. C’est pour cette raison que nous, à IT Social, sortons du cadre habituel de nos articles technologiques pour aider, à notre modeste niveau, pour que les choses se passent du mieux possible.
Atténuer les facteurs de stress
Car le stresse touche tout le monde, c’est sa gestion et les manœuvres du mental pour compenser qui diffèrent. C’est ce que montrent les études : presque tous les confinés sont touchés par le stress, mais la gravité de ce dernier n’est qualifiée de sévère que pour une fraction minime, soit 5,14 % seulement d’après un article de The Conversation, une lettre en français contrairement à son nom, et que nous vous conseillons de lire. Le véritable ennemi, semblent dire les études, est la durée, car plus c’est long et moins c’est supportable.
Les auteurs des études recommandent que deux facteurs soient constamment remplis pour atténuer les effets indésirables du confinement : l’approvisionnement alimentaire et les capacités du système de santé à prodiguer les soins nécessaires en cas d’infection. C’est ce que s’efforcent de maintenir les gouvernements, n’en déplaise aux doctes discoureurs prêts à dégainer leurs critiques, et que l’on peut voir à longueur de débats à la télévision ou entendre à la radio.
Repenser ses schémas mentaux
Pour la première fois depuis des décennies, nous sommes collectivement confrontés à l’inconnu. Notre zone de confort, ce quotidien plein d’habitudes et tellement rassurant, a volé en éclats. Dans ces circonstances, la peur et le doute conduisent à deux réactions possibles, soit l’individu s’abîme dans une recherche extérieure pour calmer son mental et trouver des échappatoires (boucs émissaires, théories du complot, espoirs salvateurs…), soit il entame une recherche intérieure pour mettre au jour (et à jour) les ressorts de ses propres réactions et repenser ses schémas mentaux pour améliorer sa situation psychologique.
C’est à ce prix qu’il pourra calmer ses peurs et créer l’espace intérieur nécessaire pour se concentrer sur les seules valeurs qui permettent de s’en sortir collectivement : le non-jugement, l’entraide, le partage, l’attention aux autres... Aussi, et pour traverser cette période avec la grâce et la fluidité d’un être utile pour soi-même et pour les autres, il est impératif de s’adapter. D’ailleurs, le stress n’est rien d’autre qu’une réaction à l’inadaptation.
Les vertus des bouleversements
Les chocs et le bouleversement de nos schémas qui s’en suit ont une vertu extraordinaire, celle de nous inciter à dépasser nos conditionnements et à être créatifs, débrouillards, pour rétablir un équilibre interne et externe rompu brutalement, en faisant appel à nos capacités d’adaptation. Nous vivions dans une société hautement organisée, policée et disciplinée. Notre carde de vie était codifiée de bout en bout et les événements qui y advenaient étaient prévisibles et les imprévus étaient couverts par des processus mis au point depuis des générations. Même le futur et ses impromptus étaient couverts par des assurances.
Ce n’est plus le cas désormais, car personne ne peut prédire quoi que ce soit dans l’avenir et beaucoup estiment que, passé cette période, rien ne sera plus comme avant. Cependant, vivre au jour le jour est une bénédiction, car ça apporte beaucoup de liberté. En premier, il est donc impératif de faire des nouvelles conditions de vie le standard auquel nous devons nous adapter. Accepter le fait le rend moins pénible à vivre.
Accepter les nouvelles conditions permet de s’y adapter
On ne peut pas s’adapter à ce qu’on rejette. Il est tout à fait normal que lorsque notre cadre habituel s’écroule, nous nous sentions vulnérables, voire nus devant la nouvelle réalité. Notre esprit vagabonde alors dans les différentes probabilités futures en choisissant les pires situations. Les anxiétés s’amplifient alors avec des hypothèses qui ne reposent sur rien d’autre que sur la peur. Le stress ainsi produit devra alors s’exprimer et chacun le formulera à sa manière.
En général, on se sent confus, désorientés et piégés. Dans ces cas de stress, l’esprit a tendance à rejeter la nouvelle réalité et à s’accrocher à l’ancien. En temps normal, nous appelons ce phénomène la nostalgie, mais lorsque les sentiments sont paroxysmiques ça devient du déni.
Accepter les nouvelles conditions de vie et de travail produit des réactions en chaîne, bénéfiques pour soi et pour les autres. Il signifie l’abandon des anciens schémas comportementaux et par conséquent l’acceptation d’une évolution inéluctable de nos habitudes. C’est le terreau mental sur lequel de nouvelles habitudes vont pouvoir germer et s’épanouir. C’est le moment de repenser ses habitudes et de mettre en place de nouveaux rituels. Lire à ce propos notre précédent article. (À suivre).