L’étude FED IT sur le recrutement et la rémunération dans le secteur IT indique des disparités entre régions. Les employeurs franciliens ont réduit la voilure tandis que le Nord concentre les offres pour experts des infrastructures, le Sud montre des signes de reprise et le Grand Ouest affiche une bonne dynamique.

Le recrutement et les rémunérations dans le secteur du numérique en France varient sensiblement selon les différentes régions. Fed Group, acteur du recrutement spécialisé dans l’IT, a dressé une cartographie des rémunérations pratiquées par fonction et par région. La France est un pays très centralisé autour d’un géant, la région Ile-de-France dont le PIB, supérieur à celui de la Belgique, concentre plus de la moitié des salariés en France.

Sans surprises, le secteur d’activités scientifiques et techniques représentent 21 % de la valeur ajoutée en Île-de-France contre 14 % au niveau national. Cependant, le recrutement IT dans cette région phare connait un certain passage à vide, à cause notamment, des Jeux Olympiques et des incertitudes liées aux élections qui pèsent sur les investissements. Les entreprises de services numériques (ESN) subissent une baisse des recrutements en raison de la perte de contrats de prestation.

Côté rémunération, les développeurs entre 5 à 10 ans d’expérience se taillent la part du lion avec un salaire brut annuel fixe situé entre 60 k€ et 75 k€. A noter, les entreprises s’engagent peu dans le recrutement de profils seniors ou de stagiaires alors qu’il s’agit d’un vivier important ne demandant qu’à démontrer ses capacités. Les développeurs sont suivis par les métiers du décisionnel et de la donnée (data scientist et analysts, DP0, etc.) avec une fourchette de rémunération située entre 40 k€ et 55 k€ pour les profils expérimentés.

Dans la région Nord, des perspectives globales mitigées mais l’IT résiste

Les entreprises ont lancé peu de nouveaux projets pour 2024, sauf les grands comptes. Le domaine de l’infrastructure connait des vents favorables. Comme en Ile-de-France les développeurs expérimentés de plus de 5 ans sont une denrée rare rémunérée entre 40 k€ et 55 k€ avec des pointes à 65 k€ pour les meilleurs d’entre eux. Côté infrastructure, les hauts cadres gagnent entre 42 k€ et 48 k€.

Les entreprises de la région Sud se disent prêtes à réinvestir

Le marché du travail est reparti au début de l’année 2024 avec des entreprises qui ouvrent de plus en plus de postes IT. Côté candidats, le télétravail reste toujours un critère essentiel. Il est cependant peu probable que les demandes de certains postulants de travailler intégralement à distance soient satisfaites, à l’heure du retour des troupes au bureau souhaité par les employeurs. Les rémunérations des développeurs confirmés, entre 45 k€ et 55 k€, se situent en dessous de celle de leurs homologues d’île-de-France. Les DSI expérimentés y sont rémunérés entre 55 k€ et 70 k€ et les RSSI entre 70 k€ et 90 k€.

L’emploi IT se porte bien dans le Grand Ouest

Le secteur du recrutement IT est en bonne forme dans le Grand Ouest. Les entreprises ouvrent davantage de postes en IT mais comme dans toutes les régions, les profils qualifiés sont rares et très sollicités. Les spécialistes de l’infrastructure IT (techniciens et ingénieurs système et réseaux, architectes réseaux, etc.) ont le vent en poupe et de nombreux postes leur sont proposés.

Comme dans toutes les régions, les développeurs confirmés sont bien rémunérés avec des salaires qui atteignent 65 k€ pour les profils très recherchés. Seuls, les cadres expérimentés les dépassent avec, par exemple, les DSI et les RSSI qui perçoivent entre
60 k€ et 70 k€. Dans la catégorie réseaux et systèmes, les techniciens aguerris touchent autour de 35 k€, cependant que les ingénieurs et architectes expérimentés sont rémunérés entre 60 k€ et 70 k€.

Un mot sur la part des femmes dans les métiers de l’IT, un thème absent de l’étude Fed IT. Elles ne représentent que 21 % des emplois selon l’INSEE (chiffres 2021-2022) avec des rémunérations inférieures, à niveau d’étude équivalent ou supérieur.