L’intelligence artificielle (IA) a atteint son apogée en 2023. Toutefois, malgré son caractère novateur et son influence transformative, il est essentiel de garder à l’esprit que l’IA n’est ni un remède miraculeux, ni une solution universelle. Dans les mois à venir, les dirigeants d’entreprise devront donc mettre l’accent sur les résultats concrets que l’IA peut leur apporter, mais également sur la vitesse avec laquelle ils pourront atteindre leurs objectifs.

En outre, les dirigeants seront confrontés à bien d’autres défis au cours de cette nouvelle année. Entre la durabilité, la consolidation des outils, ou encore de nouvelles réglementations plus fermes concernant la résilience et la confidentialité des données, 2024 sera une année sous le signe de la transformation.  

L’intelligence artificielle, entre désenchantement et résultats

« L’intelligence artificielle exercera une influence aussi importante qu’Internet sur les entreprises » est une déclaration bien ambitieuse. Pourtant, même si l’IA ne cesse de progresser au quotidien, cela ne reste, en définitive, que la partie émergée de l’iceberg. Car qui sait tout ce que l’IA pourrait apporter aux entreprises ?

Il est donc indéniable que l’IA continuera d’être l’objet de critiques cette année. En outre, d’ici la fin de 2024, l’effervescence médiatique atteindra son apogée, d’autant plus que les organisations et le grand public prendront conscience des imperfections présentes dans certains modèles publics. Nous verrons ainsi la création d’un chemin vers le désenchantement.

Cependant, il est important de se rappeler que l’IA n’en est encore qu’à ses débuts, que le secteur est actuellement confronté à une pénurie de spécialistes des données et que la majorité des cas d’usage de l’IA ne seront pas opérationnels avant 12 à 24 mois. Néanmoins, les entreprises devraient sérieusement songer à investir dans le développement de compétences et de capacités liées à l’IA dès aujourd’hui.  

La frénésie liée à l’IA engendrera des réglementations fragmentées

Depuis plusieurs décennies, la confidentialité des données est l’objet de nombreuses préoccupations règlementaires. Avec la croissance fulgurante de l’IA générative, les autorités compétentes devront intensifier leurs efforts pour garder une longueur d’avance et garantir la sécurité de chacun, ainsi que de leurs données.

À l’heure actuelle, des législations spécifiques sont en cours d’élaboration, incitant certaines organisations à renoncer au lancement de certains services s’appuyant sur l’IA à l’échelle européenne. Cependant, le vieux continent n’est pas le seul concerné : les entreprises subissent de plus en plus une surveillance accrue de la part des gouvernements du monde entier concernant leur respect de la confidentialité des données. Par ailleurs, la question d’une interdiction totale de l’IA est bien évidemment évoquée.

En 2024, la frénésie liée à l’IA va continuer à engendrer des réglementations fragmentées, ce qui rendra les choses plus confuses et plus complexes pour les organisations. Cependant, ces préoccupations n’éclipseront pas la qualité globale de l’IA. Ainsi, les gouvernements et les entreprises expertes en technologies doivent unir leurs forces pour garantir la sécurité des données des utilisateurs, instaurer des garde-fous et sensibiliser aux promesses et aux écueils de l’IA, même à un niveau basique.  

L’ESG, futur nouveau « statu quo »

Dès 2024, les législations encourageront les organisations de certaines régions à réévaluer leurs pratiques en matière de développement durable. Les normes européennes de reporting sur le développement durable (ESRS) entreront en vigueur au cours de l’année et contraindrons les entreprises disposant de bureaux au sein de l’UE à fournir des mesures et des rapports détaillés sur les impacts de leurs pratiques ESG. Par ailleurs, à l’échelle internationale, les normes établies par l’International Sustainability Standards Board (ISSB) font office de nouvelle référence pour les rapports concernant le climat et la durabilité.

Ces données, appelées « données vertes », représentent les mêmes données permettant à une organisation de fonctionner, simplement perçues sous l’angle de la durabilité. En outre, puisque ces données font déjà partie des opérations quotidiennes, les dirigeants d’entreprise sont tout à fait en mesure d’apporter des améliorations en matière de développement durable. Ainsi, plutôt que d’en faire une initiative particulière, cela encouragera les dirigeants à opter pour une approche plus holistique de la durabilité, contribuant ainsi à promouvoir un avenir plus respectueux de l’environnement sans impacter négativement les objectifs commerciaux.

En 2024, il est attendu que davantage d’entreprises reconnaissent le lien étroit qui unit l’ESG au ROI.

Par Laurent Martini, Vice-Président Europe du Sud chez Splunk