La data, matière première des rapports ESG
Certains diront que la data est le nouvel “or noir”. Mais est-ce vraiment de l’or noir, ou plutôt une matière première en constant renouvellement ? Plus les données exploitées sont fraîches, plus la valeur que l’on peut en extraire est importante. Des données anciennes “fossilisées” ont souvent moins d'intérêt et permettent surtout de regarder dans le rétroviseur, pour identifier ce qui ne fonctionne pas.La capacité à traiter et analyser les données, en s’appuyant sur de bonnes pratiques de gouvernance est essentielle pour soutenir les initiatives de durabilité. Les entreprises qui intègrent les données dans leurs processus de décisions sont les plus armées pour s'engager efficacement sur la voie de l’ESG. Cela en fait un avantage concurrentiel, en affichant avec transparence leurs actions environnementales, sociales et leur mode de gouvernance.
Pour construire leurs rapports ESG, les entreprises ont besoin d'informations fiables, précises et exhaustives pour mesurer et suivre leurs objectifs. Ceci est doublement intéressant, puisqu’une étude menée par Accenture montre que les entreprises dont les performances ESG sont constamment élevées tendent à obtenir des rendements totaux pour les actionnaires 2,6 fois supérieurs et des marges opérationnelles 4,7 fois plus élevées que les entreprises dont les performances ESG sont moyennes.
Le défi des données mal gérées et non accessibles
Par ailleurs, les systèmes informatiques des entreprises ont pour la plupart été mis en place bien avant que la notion de durabilité ne devienne une priorité. Ils étaient principalement centrés sur la gestion d’indicateurs purement économiques et de productivité, ce qui pose de nombreux défis technologiques pour intégrer ces nouveaux critères.Les données sont éparpillées dans les systèmes d’information, sous des formats différents parfois incompatibles entre eux et dans différentes zones géographiques. Sans gestion appropriée, un grand nombre de données ne peuvent être traitées et ce sont autant d’informations qui sont perdues.
Une approche visant à centraliser l’intégralité de données pour les homogénéiser et les traiter, semblerait à première vue une bonne idée. Mais les entreprises sont vite rattrapées par la complexité de leurs systèmes d’information, qu’elles ont du mal à maîtriser. L’ajout d’un énième système ne fait que contribuer à plus de complexité.
Une approche alternative consiste à utiliser les technologies de virtualisation de données, qui ont l’avantage de permettre une gouvernance et un accès centralisé aux données sans avoir à les déplacer de leur source en les recopiant. Cela permet aussi d’avoir un accès à des données fraîches, en temps réel pour effectuer des analyses qui reflètent pleinement la réalité. Les plateformes modernes de virtualisation de données proposent aussi des solutions technologiques garantissant de très hautes performances.
Les entreprises peuvent ainsi accéder à des données précises et objectives sur leurs performances en matière d'ESG. Cela leur permet de surveiller leur évolution en temps réel et au fil du temps, d'identifier les axes d’amélioration et de prendre des décisions plus éclairées. En analysant leurs données, elles peuvent mieux identifier des indicateurs ESG qu’elles ne maîtrisaient pas, tels que les impacts environnementaux négatifs de leurs activités, les problèmes de conformité réglementaire, ou encore les risques liés à la gestion de leur chaîne d'approvisionnement. Enfin, en étant en mesure de traiter des données précises et objectives, les entreprises “data-driven” renforcent leur transparence et leur responsabilité. Cela leur permet de construire une relation de confiance avec les tiers : investisseurs, clients et employés.
La gestion des données à l’heure de la crise énergétique
Selon un rapport IDC, 90 % des données d’entreprises sont répliquées en plusieurs exemplaires. On pourrait penser qu’au regard des ressources énergétiques nécessaires pour stocker les données, cela inciterait les entreprises à remettre en question leurs pratiques pour voir si celles-ci en font assez pour réduire leur empreinte carbone. Or le stockage est peu énergivore, ce qui explique peut-être pourquoi peu d’entreprises prêtent attention à la quantité de données répliquées. En revanche, les ressources nécessaires pour gérer et traiter un volume de données en perpétuelle croissance ont, elles, un véritable impact énergétique. En effet, plus il y a de données et plus il est nécessaire de mobiliser des ressources pour les gérer, les protéger et les analyser.Une bonne gestion des données sans réplication, grâce à la virtualisation des données, permet d’avoir une approche plus frugale tout en gardant un accès à l’intégralité de l’information. Ainsi, les entreprises peuvent réduire leur consommation d'énergie pour refroidir et alimenter les serveurs, mais également réduire les coûts liés à leur maintenance.
Par Vincent Fages-Gouyou, EMEA Product Management Director chez Denodo