Global Industrie 2024 a intervenu dans une période particulière pour l’industrie française. Célébrée pour ses vertus d’inclusion sociale et de développement territorial, elle reste fragile dans un contexte de transition entre deux mondes. Heureusement, de nombreux leviers restent disponibles pour faire gagner le made in France.  

L’industrie, creuset d’un monde meilleur

Une entreprise industrielle a vocation à produire des biens à partir de matières premières en consommant de l’énergie. C’est pourquoi l’industrie est en première ligne de la décarbonation. C’est souvent une pression pour les acteurs industriels, sous le feu de la réglementation et de leurs parties prenantes. Mais c’est surtout une opportunité pour réussir collectivement la transition à une échelle impactante.

Or, la sobriété et l’économie circulaire ne sont pas les seules trajectoires d’excellence pour les entreprises industrielles. L’industrie est aussi un univers d’inclusion sociale, ouvert à tous les talents et tremplin de tous les parcours. Les nouveaux métiers côtoient les savoir-faire traditionnels au sein de communautés réunies autour de la passion de bien produire.

Relocaliser l’industrie, c’est bien sûr raccourcir les chaînes logistiques et réduire les aléas d’approvisionnement. C’est aussi replacer les territoires dans une dynamique positive, motif de fierté et occasion pour les populations de trouver localement des emplois bien rémunérés. Ce n’est évidemment pas par hasard si de nombreux dispositifs facilitants sont ciblés sur l’accueil de nouvelles activités.

L’industrie, laboratoire d’innovation irremplaçable

L’industrie, figure de proue sociétale, est aussi aux avant-postes pour l’innovation technologique. La robotique, l’intelligence artificielle et l’Internet des Objets transforment les ateliers en salles blanches. D’autant plus que les principes du lean management ont rationalisé depuis longtemps les déplacements et les opérations.

L’innovation, c’est aussi l’économie circulaire, l’éco-conception et plus récemment la démarche low-tech. Dans toutes les usines, on réinvente les cycles et les circuits, on s’associe avec ses voisins autour d’un réseau de chaleur ou pour optimiser le covoiturage. La traçabilité, la maintenance prédictive ou la réparabilité constituent autant de nouvelles manières de co-agir sur le cycle de vie des produits.

Ce nouvel âge du faire induit de profondes mutations du travail. Le contenu des missions se voit libéré de tâches répétitives au profit d’activités de contrôle et d’analyse. Par la force des choses et le déploiement des technologies, les opérations deviennent plus transverses et les interventions davantage concertées. Les industriels changent autant que l’industrie !

La transformation digitale doit se hisser au niveau de l’excellence industrielle

L’industrie opère sous nos yeux une transformation qui incite certains auteurs à évoquer une nouvelle phase de révolution industrielle. Pour toutes les raisons invoquées plus haut, cette révolution – à tout le moins cette profonde métamorphose – il faut qu’elle aboutisse.

Un des principaux défis est certainement de créer le système nerveux numérique susceptible de connecter parfaitement les machines, les opérateurs et l’écosystème interagissant avec l’entreprise. En effet, la traçabilité, l’analyse prédictive ou la
co-innovation n’ont de sens que si les données circulent de bout en bout. Ne sont en mesure d’exprimer toute la mesure de leur potentiel que si les données sont recueillies, traitées et partagées en temps réel.

Placer le numérique à la hauteur des besoins de l’industrie, c’est donc proposer des ERP à la fois centralisateurs mais aussi ergonomiques. Mais aimer l’industrie, c’est aussi avoir l’humilité de reconnaître qu’il y a autant de cas d’usage que de sites industriels. C’est pourquoi un réseau de partenaires experts en verticalisation est tout autant indispensable que des solutions performantes.

Par Arnaud Petit, Directeur général France & Europe du Sud chez Sage