La pandémie a bouleversé nos vies et le monde des affaires durant ces deux années. Une étude Digital radar vient d'être publiée, la première depuis le début de la pandémie, et permet une nouvelle fois d’examiner en profondeur les intersections entre les entreprises et les technologies les plus populaires, ce qui fonctionne et ce qui compte.

Cette édition Digital Radar pointe du doigt deux changements notables. D’abord, les "observatrices" - les entreprises adoptant une approche attentiste de la technologie - ont disparu. Egalement, un "étage" numérique a remplacé le plafond numérique qui séparait les entreprises d'élite de celles dont l'adoption de la technologie n'était que moyenne.

Cet "étage numérique" repose sur un socle de technologies de base que toute grande entreprise doit adopter pour rester dans la course. Le Cloud et la modernisation des systèmes traditionnels constituent le fondement de cet étage. L’étude révèle que moins de 1 % des 2 700 dirigeants d'entreprise interrogés a déclaré que leur société n’avait pas encore adopté ces deux initiatives numériques. Dans certains secteurs, l'étage numérique comprend des éléments supplémentaires, mais le cloud et la modernisation sont toujours essentiels. Une fois cette base établie, les entreprises peuvent alors passer au niveau suivant et utiliser une diversité d'autres outils numériques.

19 technologies, de l'informatique open-source à la réalité augmentée, ont été passées au crible. Dans 96% des cas, les entreprises interrogées avaient commencé à utiliser ces technologies. Cela s'est vérifié dans tous les secteurs industriels, ce qui contraste fortement avec la situation de 2019. Il y a trois ans, 81% des entreprises interrogées dans le commerce de détail avaient commencé à utiliser ces technologies, loin devant les organisations de soins de santé (59%). En 2022, ce sont 97% des détaillants et 98 % des entreprises de soins de santé qui ont commencé cette adoption.

Mais même si ces taux de démarrage ont grimpé en flèche, l'étape suivante - la mise en œuvre complète de ces technologies, stagne. Les répondants à l’enquête en 2022 disent avoir mis en œuvre ces technologies dans au moins une unité pour 72 %, contre 70 % en 2019.

Si l’on observe les technologies, les interfaces de programmation d'applications (API) et les microservices sont celles qui atteignent le meilleur niveau de mise en œuvre. 79 % des répondants ont déjà mis en œuvre des API et des microservices dans au moins une unité opérationnelle. La cyber sécurité arrive en deuxième position (78 %), suivie de l'Internet des objets (77 %).

Bien entendu, la mise en œuvre d'une discipline numérique particulière varie d'une technologie à l'autre, d'une industrie à l'autre et d'une région du monde à l'autre. Les entreprises les plus performantes réévaluent constamment leurs efforts de modernisation et leurs stratégies de cloud computing. Les « bonnes » entreprises les mettent en œuvre continuellement.

Si les « bonnes » entreprises réévaluent continuellement leurs efforts de transformation numérique, les technologies sur lesquelles elles se concentrent varient d'une région à l'autre.

En France, les dirigeants expliquent que la 5G, les API et microservices et la cybersécurité sont les initiatives numériques les plus mises en œuvre. L'intelligence artificielle et les API et microservices ont connu la plus forte accélération d’adoption. Comme dans le reste du monde, le cloud et la modernisation des systèmes traditionnels ont les taux de démarrage les plus élevés en France. Les entreprises françaises se concentrent sur le court terme sur le développement de la technologie no-code, le développement du low-code et les applications d'entreprise.

Il y a plus à faire que la simple approche plug-and-play.

Les technologies émergentes sont de plus en plus personnalisables. En travaillant avec des systèmes aussi complexes, il est facile de perdre de vue les personnes et l'objectif que la technologie est censée servir. Les efforts numériques d'une entreprise doivent fonctionner à un niveau humain si l'on veut qu'ils tiennent leurs promesses.

Si l'on considère également ce que les dirigeants d'entreprise et les responsables techniques attendent de la technologie, ce message est particulièrement opportun. Les premières vagues d'adoption du numérique ont aidé les entreprises à devenir plus efficaces : les technologies de base de l'étage numérique sont encore efficaces à cet égard.

Aujourd'hui, cependant, les entreprises cherchent à utiliser la technologie pour obtenir davantage : elles veulent que la technologie les aide à innover, à fournir un meilleur service à la clientèle et à détecter de nouvelles idées à partir des pétaoctets de données dont elles disposent.

Ce changement se reflète dans les technologies émergentes et accélérées que les entreprises recherchent : les mises en œuvre de blockchain, de l'intelligence artificielle et de l'Internet des objets par rapport à il y a deux ans ont accéléré. Les efforts numériques émergents - des initiatives le plus souvent en cours de réalisation au stade de la preuve de concept ou du pilote - comprennent le développement no-code, low-code, la réalité augmentée/réalité virtuelle et la modernisation des systèmes traditionnels.

La modernisation des systèmes traditionnels est un élément essentiel de l'étage numérique, et pratiquement toutes les entreprises ont pris un bon départ à cet égard. Cependant, la transformation numérique et la montée en puissance de l'étage numérique restent un travail en cours dans la plupart des organisations, et cela continuera probablement à être le cas dans l’avenir proche.

Par Mohit Joshi, Président d’Infosys