Le secteur des data centers connaît une grave pénurie de compétences et de talents. Sans prise de position, la situation continuera de s'aggraver. Selon une étude menée par l’OCDE et Randstad, le nombre d’offres d’emploi dans les métiers du numérique en France a augmenté de 66% en 4 ans. Ce besoin de main d’œuvre qualifiée s’explique notamment par la transformation numérique, mais aussi par l’important turnover dans les métiers de la Tech, secteur dans lequel 25 à 30% des salariés changent de poste chaque année.

Assurer l'avenir des data centers durables

Les data centers sont et seront toujours liés à l’industrie numérique, de ce fait ils se doivent d’innover au même rythme qu’avance la digitalisation. Pour cela, il y a un vrai besoin de main-d’œuvre qualifiée qui saura faire face aux challenges du marché. Diversité, équité et inclusivité sont les maîtres mots d’un recrutement réussi et prospère. Ces trois leviers permettront également aux équipes de relever les défis sociétaux de demain.

Parmi les priorités des géants de l’industrie : construire des data centers verts, durables et neutres en carbone. Pour y parvenir, il faudra miser sur des talents en provenance de différents horizons, qui soient motivés et créatifs, avec une forte représentation féminine – aujourd’hui absente.

Des clichés qui ont la peau dure

D’après une étude menée par Michael Page en collaboration avec Choose your Boss en 2021, les femmes ne représentent toujours que 20 % des effectifs de l’IT. L’une des explications à cette faible représentation est à chercher du côté des idées préconçues véhiculées dès le plus jeune âge. Ces clichés liés au genre ont longtemps découragé les femmes à s’orienter vers des carrières techniques, informatiques et scientifiques. Par effet domino, cela réduit considérablement le nombre de candidats qualifiés pour travailler dans le secteur.

Les femmes dans la tech

Bien que le secteur ait indiqué son intention de se diversifier, les changements sont encore trop lents et trop peu visibles. Selon l’organisation britannique Women’s Engineering Society, seulement 46 % des filles de 11 à 14 ans envisageraient une carrière dans l'ingénierie, contre 70 % des garçons, mais cette proportion chute encore plus pour ceux qui sont âgés entre 16 et 18 ans. Seulement 25 % des filles envisageraient une carrière dans l'ingénierie, contre 52 % des garçons.

Cela souligne l'importance de l'enseignement des matières scientifiques et technologiques. Intéresser et capter l’attention des jeunes filles dès le plus jeune âge et tout au long de leurs études secondaires est un enjeu majeur pour l’industrie. Dans le cas contraire, des portes se ferment à elles. Par exemple, dans les cours d'informatique. Moins il y a d’étudiantes, moins il y aura de potentielles candidates pour des emplois dans le domaine de la conception, de la construction et de l’exploitation des data centers.

Afin de convaincre la prochaine génération de professionnels qualifiés, les membres de l'industrie devront faire la différence vis à vis des jeunes talents en les formant le plus rapidement possible. C’est particulièrement vrai pour ceux qui sont issus des minorités. L'industrie a un rôle considérable à jouer en incitant les étudiants à s'engager et en les sensibilisant aux carrières passionnantes qu'offrent les sciences technologiques.

Par Gail Stapleford, Senior Director RH chez CyrusOne