La recherche sur l’avenir de la conduite autonome permet de tirer un enseignement : les entreprises peuvent créer davantage de valeur ajoutée en favorisant la circulation et la souveraineté des données.

Rappelez-vous la dernière fois que vous étiez au volant d’un véhicule. Prenons le meilleur des scénarios : disons que la route et les conditions météorologiques étaient bonnes. Peut-être que votre voyage vous a permis de découvrir une côte océanique ou une campagne bucolique bordée d’arbres par une journée ensoleillée. Pourtant, un autre facteur vous a préoccupé invariablement : l’imprévisibilité.

Parce qu’il est malheureusement impossible de savoir ce qui se passe à proximité, les constructeurs automobiles se concentrent sur le développement d’outils qui anticipent et protègent contre l’imprévisible. Et qu’est-ce qui permet d’assurer votre sécurité sur la route? Les données.

Que votre véhicule soit classique, connecté ou autonome, de nombreuses données testées sur la route sont nécessaires pour sécuriser vos déplacements. Plus votre véhicule peut détecter et anticiper, plus la conduite est sûre. Les données, un déluge de données, sont le carburant, et les grands constructeurs automobiles l’ont bien compris.

Les données : « un oubli important »

Le monde dépend des données : les entreprises qui réussissent le reconnaissent. Pas assez cependant : McKinsey indique qu’à ce jour, « la plupart des acteurs ont négligé les opportunités de monétiser les données de ces véhicules – un oubli important, compte tenu de la façon dont les entreprises d’autres secteurs créent rapidement de la valeur à partir des données ».

La bonne nouvelle pour l’industrie automobile, et toutes les industries d’ailleurs, est que toutes les données qui contribuent à l’épanouissement humain peuvent augmenter la valeur commerciale.

Les voitures et les véhicules autonomes connectés promettent d’être plus respectueux de l’environnement, plus sûrs et plus ouverts à l’innovation. Toutefois, il faut savoir que sans le déploiement d’informations riches en données et d’algorithmes de contrôle, nous pourrions observer le contraire – des effets négatifs – lorsque ces nouvelles technologies seront déployées dans le monde.

Mais ceux d’entre nous qui se mettent au volant, les consommateurs, s’intéressent déjà aux voitures et aux véhicules autonomes de plus en plus connectés. Une étude réalisée en 2020 par McKinsey a révélé que 37 % des personnes interrogées pourraient changer de marque de voiture pour bénéficier d’une meilleure connectivité. En outre, 39 % des consommateurs souhaiteraient bénéficier de fonctionnalités numériques supplémentaires après l’achat d’un véhicule.

Selon une étude de Fortune Business Insights, le marché mondial des voitures connectées devrait passer de 59,70 milliards de dollars en 2021 à 191,83 milliards de dollars en 2028. Cela représente un taux de croissance annuel moyen de 18,1 % d’ici 2028.

En fin de compte, le succès des véhicules autonomes dépend de la façon dont nous gérons les données. Améliorer la connectivité et permettre à des véhicules de circuler sur les routes avec les niveaux 2 à 5 d’autonomie est un processus d’apprentissage qui nécessite des tonnes de données supplémentaires. Les dispositifs tels que les caméras, les lidars et les capteurs à ultrasons capturent d’énormes ensembles de données non structurées.

Pour être utiles, les données de nos recherches sur les véhicules autonomes doivent être transmises là où il est possible d’en extraire des informations. Dans le cas où les véhicules de recherche testent des niveaux d’autonomie plus élevés, les données de terrain doivent être transférées du garage vers le cloud afin d’être traitées avec des algorithmes d’apprentissage automatique.

Énormes volumes de données = Énormes opportunités

N’oubliez pas que ces données sont transférées dans un espace complexe et encombré.

Les énormes ensembles de données forment un environnement de plus en plus tentaculaire, des points de terminaison comme les caméras des véhicules autonomes au cloud. La plupart des données s’accumulent à deux endroits : l’environnement multicloud et la périphérie. Dans un cas comme dans l’autre, les données connaissent une croissance sans précédent. Rien que cette année, le taux de croissance annuel moyen des données d’entreprise est de 42 % dans le monde. Seulement 32 % des données à la disposition des entreprises sont exploitées. IDC a constaté que plus les entreprises tirent parti de mesures telles que les opérations sur les données afin d’exploiter leurs données, plus leur chiffre d’affaires est élevé et plus leurs clients sont satisfaits. Les énormes volumes de données représentent d’énormes opportunités.

Pour tirer parti de ces opportunités, les collections de données doivent être transférées rapidement là où les données peuvent être pleinement exploitées en toute sécurité, à proximité des applications.

Dans le cas des véhicules de recherche utilisés par les constructeurs automobiles pour préparer les solutions futures pour les routes, les données sont décisives. Un véhicule de recherche enregistre souvent 30 à 50 To de données, mais peut enregistrer jusqu’à 150 To. En fin de compte, une flotte de 10 à 20 véhicules de recherche sur l’aide à la conduite automobile (ADAS, Advanced Driver Assistance System) peut rassembler environ 1,5 Po de données. Les données doivent être envoyées là où elles peuvent être traitées, souvent avec des outils d’apprentissage actif/automatique, dans un cloud public. Mais comment y parvenir ? La bande passante à elle seule est trop limitée et lente pour transférer des tonnes de données. Ce 1,5 Po de données que les véhicules de recherche ont fourni au garage à la fin de la journée peut nécessiter jusqu’à 150 jours pour être transféré avec une connexion d’entreprise.

Face aux problèmes de latence, les entreprises se tournent de plus en plus vers des solutions beaucoup plus rapides et fiables : les navettes et les baies de stockage. Un véhicule de recherche enregistre les données sur un disque navette installé dans le coffre ; la navette se retire facilement et voyage par fret aérien vers le cloud où des informations sont extraites. Il est également possible d’envoyer les données de recherche sur l’aide à la conduite automobile ailleurs, par exemple vers des clouds de stockage en tant que service pour la sauvegarde.

Protégez la souveraineté de vos données et continuez

Outre la bande passante, les problèmes de sécurité et de conformité peuvent congestionner le flux de données. Dans l’économie des données d’aujourd’hui, la souveraineté des données est primordiale. C’est particulièrement manifeste en Europe, où les gouvernements se rendent compte que les données, c’est le pouvoir. Ils ont prêté attention à la gouvernance et à la sécurité des données, et ont élaboré des lois comme le Règlement général sur la protection des données (RGPD).

Pour faciliter la gouvernance des données, les entreprises peuvent choisir des clouds axés sur les données, des offres de stockage en tant que service situées à proximité de l’endroit où les données sont créées, souvent à la périphérie. Une stratégie articulée autour du transfert et de la souveraineté des données est un moyen de catalyser la croissance de l’entreprise.

Paradoxalement, il est rassurant de savoir que les mêmes facteurs qui entravent le flux des données finissent souvent par devenir les raisons qui libèrent les données. Les problèmes de latence qui ralentissent le transfert des données ne signifient pas que les données doivent être statiques. Au contraire, ils ont stimulé l’innovation : les navettes physiques sécurisées permettent de transférer les données rapidement et facilement.

De même, la question de la souveraineté des données ne doit pas aboutir au cloisonnement des données. Choisir des clouds de sauvegarde sécurisés axés sur les données et compatibles S3 à proximité de l’endroit où les données sont créées est une bonne solution.

En fin de compte, vos données vous appartiennent. Les pays européens le savent. Les entreprises qui réussissent en protégeant leurs clients le savent. Vous pouvez assurer l’agilité de vos données et respecter les processus de gouvernance quels que soient le volume et la structure des ensembles de données.

La voie à suivre est claire : la manière dont les entreprises assureront le transfert et la souveraineté de leurs données déterminera la qualité du trajet.

Par Jeff Fochtman, vice-président business & marketing chez Seagate Technology