Malgré les vents contraires et l’incertitude sur l’évolution de l’économie, les entreprises européennes entendent continuer à investir dans le cloud, principalement dans la migration des charges de travail dans le cloud grâce au modèle as a service.

Une des caractéristiques du monde de la technologie numérique pour les entreprises est d’évoluer rapidement, en subissant de temps à autre des accélérations ou des révolutions qui réorientent complètement le marché. L’architecture CISC x86 qui a permis l’essor des micro-ordinateurs, l’arrivée des réseaux d’entreprise au début des années 90, puis du cloud et du Big Data dans le sillage d’Internet et maintenant de l’intelligence artificielle.
Par exemple, le cloud computing a révolutionné la manière avec laquelle les entreprises stockent et accèdent aux données et consomment les applications, leur permettant d’accéder aux mêmes services et aux mêmes avantages (flexibilité et mise à l’échelle
entre autres) que les grands groupes.

Dans ce contexte, il paraît indéniable que la démonstration faite par ChatGP a obligé nombre de décideurs à revoir leurs plans, ne serait-ce que pour évaluer l’utilité de cette révolution pour leur entreprise. Aussi, nonobstant les causes naturelles de la migration vers le cloud (compétitivité, réduction des coûts, satisfaction client, innovation…), la succession des évolutions par « sauts quantiques » donne l’impression d’une course sans fin, les entreprises se sentant constamment à la veille d’un virage technologique qu’il ne faut pas rater. Toujours est-il que les outils numériques sont à présent des facteurs essentiels à la réussite des affaires.  

Le SaaS, la locomotive de la croissance

Par conséquent, malgré les incertitudes sur l’avenir, le marché du cloud continuera de croître selon la dernière étude d’IDC. D’après le Worldwide Software and Public Cloud Services Spending Guide, les dépenses dans les services du cloud public en Europe atteindront 148 milliards de dollars en 2023 et 258 milliards de dollars en 2026, avec un TCAC de 22 % sur 5 ans entre 2021 et 2026.Rappelons que l’année 2021 ayant été euphorique, son poids doit être substantiel dans ces vingt-deux pourcent.

Parce qu’ils représentent la nouvelle tendance, qui n’a rien d’une mode, et un substitut rentable et pratique à l’ancien mode de déploiement des applications et des progiciels, le segment du SaaS est la locomotive de la croissance selon IDC : « il continuera à être le moteur de la plupart des dépenses en matière de cloud public en Europe, en particulier pendant les périodes difficiles où les entreprises examinent de près leurs budgets ».

Par ailleurs, les entreprises recherchent des outils qui permettent de réduire la vitesse de mise sur le marché et d’accélérer la création d’applications. Par conséquent, les plateformes en tant que services (PaaS) seront le segment du cloud qui connaîtra la plus forte croissance à l’avenir.  

Banques et industrie manufacturière, les secteurs les plus dépensiers

Le classement des champions de la transformation numérique par secteur revient, sans surprise, aux secteurs des services professionnels, de la banque et de la fabrication de produits finis (discrete manufacturing en anglais) : ils resteront les secteurs les plus dépensiers en matière de services de cloud public, absorbant 36 % de l’ensemble des dépenses en 2023.

La situation tendue en Europe avec la menace de récession et les effets de tiraillement de l’inflation et des prix élevés de l’énergie et les tensions géopolitiques en Europe de l’Est vont « intensifier la volatilité des budgets et modifier les plans informatiques », affirme le cabinet d’étude. Dans le même temps, « un accent plus marqué sur les solutions informatiques rentables, le travail hybride, et l’accélération de la transformation numérique, pousseront les investissements dans le cloud, qui continueront à croître », conclut-il.