Les organisations doivent régulièrement faire face à toutes sortes d’évènements et de disruptions : crises, évolution des technologies, des réglementations, opportunités commerciales… Pour rester compétitives dans un environnement aussi incertain, les entreprises de demain ont besoin d’être agiles et résilientes. Elles doivent s’adapter beaucoup plus vite qu’auparavant et planifier leurs changements dans le temps. Ces changements peuvent être motivés par un besoin d’innovation, une nécessité de conformité réglementaire ou l’amélioration des pratiques existantes dans une démarche d’excellence opérationnelle.

L’architecture d’entreprise aide les organisations à se transformer. Elle repose sur une approche globale qui permet d’appréhender toute la complexité de l’entreprise en la décrivant selon différents points de vue :métier, organisationnel, fonctionnel, informatique, données, légal… Chaque point de vue a ses propres objectifs.

Une vision complète de l'organisation

La vision « métier »va par exemple s’intéresser qu’aux aptitudes que l’organisation doit posséder ou utiliser pour réaliser son activité. C’est ce qu’on appelle les « capacités métier », telles que la gestion des ventes, le marketing, la gestion des RH, etc. La vision métier s’intéresse aussi aux activités de l’entreprise, c’est-à-dire aux« processus métiers ». De son côté, la vision « informatique » va décrire le système d’information qui va outiller les capacités et les processus métier, et définir l’infrastructure qui va permettre à ce système d’information de fonctionner. L’une est complémentaire de l’autre au service de la stratégie de l’entreprise. N’oublions pas de mentionner également la vision « données », qui couvrira aussi bien les données qui sont utilisées par les processus métier que celles qui transitent dans les systèmes d’information.

Ces différentes représentations permettent de mieux comprendre le fonctionnement de l’organisation et ainsi obtenir une vue complète permettant de piloter la transformation et de prendre des décisions.

Adopter une approche transversale

La transformation ne peut pas réussir si elle repose sur un fonctionnement en silos. Il est difficile, pour ne pas dire impossible, de mener un projet de transformation en se focalisant uniquement sur un point de vue spécifique, sans adopter une approche transversale et globale. Par exemple, le déploiement d’un nouvel ERP ne consiste pas seulement en l’implémentation d’un progiciel qui va remplacer des applications existantes. Cette démarche aura aussi des impacts importants sur toutes les pratiques en vigueur dans l’organisation. L’écueil pour un tel projet serait notamment de ne pas ouvrir sa vision du projet aux points de vue « métier » et
« données », qui assurent la description des processus cibles et des données qui seront manipulées par l’ERP.

C’est le cas également pour un projet de mise en conformité réglementaire. Celui-ci va avoir des impacts aussi bien sur les pratiques de l’entreprise (processus, données) que sur le système d’information (applications existantes) et prendra en considération la dimension risque (impacts financiers ou d’image).

Une architecture d’entreprise qui connecte les points de vue

Disposer d’une vision globale de l’organisation existante est une étape clé pour réussir un projet de transformation, quel qu’il soit. Cette perspective repose sur la connexion entre différentes notions :processus, capacité métier, application, technologie, donnée, risque, conformité réglementaire… qui vont être mises en interaction pour permettre de construire une version cible de l’organisation, réaliste et fiable. C’est ce qu’on appelle l’architecture d’entreprise connectée.

Au-delà de la transformation, l’architecture d’entreprise connectée peut également permettre d’identifier des synergies (interservices, interdisciplines) dont peut découler l’innovation. Les activités de l’organisation, décrites sous forme de processus métier dans le cadre d’une démarche d’amélioration de la qualité, pourront ainsi être exploitées par le dispositif de contrôle interne de l’organisation. Dans le cadre de projets de construction de business models innovants par exemple, les architectes d’entreprise—qui disposent d’une vision technologique—pourraient naturellement se rapprocher des analystes de données (data analysts), dont le rôle est d’identifier les données permettant de comprendre les attentes des utilisateurs.

La clé du succès est de faire collaborer les différentes parties prenantes de la transformation, ou de tout projet, quel qu’il soit, autour d’une plateforme d’architecture d’entreprise qui les connecte. La mise en place d’un référentiel commun qui centralise les données relatives aux différents points de vue de l’organisation favorise la collaboration et facilite la prise de décision.

Par Paul ESTRACH, Product Marketing Director chez Mega International