L’avènement de l’analytique et de l’exploitation des données ont mis en évidence la nécessité de former les collaborateurs. Pour ce faire, la création d’une culture de la donnée, le data lettrisme, et l’inclusion des employés sont indispensables.

Les données et l’analytique forment les deux faces d’une même médaille, l’un ne va pas sans l’autre dans l’entreprise moderne. Aujourd’hui, l’importance de la maîtrise des données n’a jamais été aussi urgente pour transformer la donnée en information exploitable. De plus en plus d’entreprises délaissent la consommation passive de données et d’analyses pour adopter les outils de transformation de la donnée en information opérationnelle.

Un modèle d’exploitation dans lequel les données sont intégrées dans les processus pour permettre aux organisations d’accéder à des informations en temps réel, contextualisées et permettant de prendre des décisions et à agir en connaissance de cause sur le moment. Les entreprises reconnaissent désormais que la donnée est la clé de la compétitivité dans un avenir prévisible. D’après une étude intitulée Data Literacy : the upskilling evolution et publiée par Qlik, le spécialiste de l’analytique, les salariés interrogés à travers le monde indiquent que leur utilisation des données et son importance dans la prise de décision ont doublé l’an dernier.

La compétence la plus demandée d’ici 2030

Dans le même temps, 89 % des responsables attendent désormais de tous les membres de leurs équipes qu’ils soient en mesure d’expliquer comment les données ont éclairé leurs décisions. Mais, malgré ces aspirations, les entreprises peinent encore à former leurs salariés. Car, pour atteindre ce graal, tous les employés doivent être en mesure de comprendre et d’utiliser les informations pertinentes pour leur rôle, au moment où ils en ont besoin.

Sachant qu’une stratégie d’exploitation de la donnée repose sur trois piliers : la qualité de la donnée, la gouvernance de la donnée et le data lettrisme (data literacy en anglais). S’il manque l’un de ces piliers, la stratégie dans son entièreté est compromise. Mais le constat selon l’étude de Qlik montre que l’importance du troisième pilier, le data lettrisme, est, soit négligée ou alors difficile à mettre en œuvre à cause des résistances internes. L’étude révèle que seulement 11 % des salariés se sentent pleinement confiants dans leur niveau de maîtrise de la donnée.

Quelles que soient les études, une majorité des dirigeants prévoient un bouleversement des méthodes de travail en raison de l’essor rapide de l’intelligence artificielle (IA). Ils s’attendent à ce que le data lettrisme soit la compétence la plus demandée d’ici 2030 : 85 % des responsables pensent que celle-ci deviendra aussi vitale à l’avenir que l’est aujourd’hui l’utilisation d’un ordinateur.

Les entreprises prêtes à proposer des salaires plus élevés

Pour matérialiser tout ce potentiel, 40 % des dirigeants participant à l’enquête prévoient que leur entreprise va recruter un directeur de l’automatisation (Chief Automation Officer) dans les trois années à venir. Ils sont 99 % à prévoir des recrutements si l’on envisage un horizon à 10 ans. Cependant, l’investissement ne saurait se limiter à des cadres supérieurs. Les salariés en première ligne ont besoin d’un accompagnement pendant cette transition. D’ailleurs, 58 % des répondants pensent que la data literacy va les aider à demeurer légitimes à leur poste face à l’usage croissant de l’IA.

De plus, chaque dirigeant d’entreprise interrogé se dit prêt à proposer un salaire plus élevé de 26 % en moyenne aux candidats en mesure de démontrer leur data lettrisme. Dans le cas des entreprises qui proposent des formations en data lettrisme, l’étude indique que celles-ci s’adressent principalement aux collaborateurs occupant des postes liés aux données, tels que les analystes et les data scientistes (58 %).

Seule une entreprise sur dix propose cette formation aux collaborateurs des autres fonctions, telles que les RH, la finance et le marketing (respectivement 12 %, 11 % et 10 %). Plus de deux tiers des salariés employés dans ces fonctions déclarent que la data literacy leur est d’ores et déjà nécessaire pour remplir leur rôle (respectivement 70 %, 74 % et 67 %).