Deux ans après l’adoption de la directive sur les données ouvertes, et dans un contexte accéléré par la crise, les pays de l’UE ont réalisé des progrès significatifs dans la publication et la réutilisation des données ouvertes. La France est toujours en tête.
Publié par l’Office des publications de l’Union européenne pour le compte de la Commission européenne, le sixième rapport sur la maturité de l’Open Data révèle une nette progression de la maturité de l’ouverture des données publiques dans l’espace européen. L’Open Data Maturity Report 2021 détaille les progrès réalisés par les pays européens dans la publication et la réutilisation des données ouvertes, ainsi que les différentes priorités qu’ils ont fixées pour y parvenir. Les pays couverts par l’évaluation de cette année comprennent les États membres de l’UE27, ainsi que les pays de l’AELE (Islande, Norvège et Suisse). L’étude intègre également les pays du Partenariat oriental (PEA) : la Géorgie et l’Ukraine, ainsi que le Monténégro et le Royaume-Uni (RU).
Dans un contexte de pandémie et de concurrence mondiale pour la captation des données, la compréhension, le suivi et la mesure de l’impact des données ouvertes prennent de plus en plus d’importance pour la création de valeur. Dans ce contexte, les efforts entrepris par les institutions, notamment gouvernementales, pour le partage des données dont elles disposent ont permis une croissance de l’indice de maturité établi pour ce rapport.
La crise pandémique a accéléré la tendance
L’étude montre que de plus en plus de pays européens comprennent, contrôlent et mesurent désormais l’impact et la valeur des données ouvertes. Pour preuve, au cours de l’année 2021, on a constaté une nette tendance à l’utilisation de recherches approfondies pour quantifier et vérifier l’impact des données ouvertes, fournissant ainsi des estimations plus précises de l’impact sur la société et l’économie dans son ensemble.
La crise pandémique a également eu son impact sur la politique de certains pays. En 2021, l’urgence de répondre à l’épidémie a conduit de nombreux pays à déclencher la publication des données connexes et à les rendre plus compréhensibles et plus instructives pour les citoyens européens, en mettant en évidence, par exemple, les taux de vaccination nationaux, les capacités de production de vaccins, les disponibilités en équipements de protection et les capacités de soins intensifs.
Par conséquent, au sein de l’UE27, de nouvelles améliorations ont été enregistrées en 2021 dans les quatre domaines d’évaluation des données ouvertes (politique, impact, portail et qualité), avec un score global de maturité de 81 %, contre 78 %par rapport aux résultats de 2020.
La France, pionnière de l’open data
Dans ce concert des nations pour le partage de la donnée, la France, non contente d’être l’un des pays les plus performants pendant sept années consécutives, pousse encore plus loin son avantage et prend la tête du classement pour la première fois cette année, avec un score de 97,5 %. Le groupe des pays les plus performants est complété par l’Irlande, l’Espagne, la Pologne et l’Estonie. On notera les progrès fulgurants de certains pays hors de l’UE comme l’Ukraine, qui a enregistré une progression impressionnante, passant de la 17e à la 6e place du classement général.
« En 2021, on constate une nette tendance à mener des recherches approfondies, telles que des recherches documentaires ou des enquêtes, afin de quantifier et de vérifier l’impact des données ouvertes. Cela se traduira, à long terme, par une approche plus structurée et alignée de la mesure de l’impact des données ouvertes et des estimations plus précises de l’impact sur la société et l’économie dans son ensemble », conclut le rapport.