Nombreuses sont les entreprises à se poser encore des questions sur l’apport de la donnée. Une indécision qui pourrait bien être la résultante d’une méconnaissance du sujet, car, selon l’Observatoire de la maturité data des entreprises, 62 % des décideurs ont un faible niveau de connaissance des sujets data.

S’il est communément admis que la donnée possède un immense potentiel pour générer de la valeur pour les entreprises, l’appropriation de cette valeur dépend de la mise en place d’une véritable culture de la donnée, reposant sur une chaîne de traitement informatique complète et des processus tournés vers l’analyse et l’inférence prédictive. Nombre d’organisations, en particulier les grandes entreprises, ont investi des ressources dans la collecte, le stockage, la sécurisation et l’analyse de leurs données.

Toutefois, beaucoup d’entreprises voient leurs ambitions freinées. D’après l’Observatoire de la maturité data des entreprises 2022, 52 % des répondants citent le manque de temps,

46 % le manque de moyens et de compétences en interne, et 24 % imputent leur retard au manque de budget. Pilotée par le cabinet de conseil Datasulting, cette troisième édition de l’Observatoire dresse l’état des lieux des pratiques en matière de valorisation des données. L’Observatoire est co-animé par un collectif d’acteurs privés et publics (Report One, EBP, Flutiliant, Paris & Co, SubVitamine) et supporté par La Région Occitanie, l’Ordre des experts-comptables IDF et TBS Alumni, entre autres.  

Priorité au pilotage opérationnel

L’étude a été menée auprès de 340 TPE, PME et ETI en France sur cinq axes : potentiel data, stratégie data, gouvernance, compétences et culture data. Le tableau dressé par les répondants montre une grande disparité entre les niveaux d’adoption. Si 44 % des entreprises ont planifié des projets données dans les 12 mois à venir, elles ne sont que

12 % à avoir centralisé leurs données dans un entrepôt de données, ce qui dénote une certaine maturité, car l’entrepôt de donnée est la base de l’infrastructure data driven et, plus tard, de l’analytique et du ML. Parmi les répondants, seulement 6 % sont arrivés au stade ultime de l’exploitation de la donnée : la data science.

En se référant aux objectifs poursuivis par les dirigeants en intégrant les outils de l’analytique, le pilotage opérationnel est la première utilisation envisagée pour la donnée.

« Le besoin de piloter l’activité, aussi bien au niveau global qu’au niveau de chaque métier, est souvent l’élément déclencheur qui pousse les entreprises à se pencher sur le sujet de la data », affirme le rapport. En effet, ils sont 55 % à citer le pilotage opérationnel en premier, suivi par la volonté d’optimiser les performances opérationnelles (48 %). L’amélioration de la connaissance du client et sa satisfaction (expérience) ne vient qu’en troisième place avec 33 % de réponses. Plus surprenant, la réduction des coûts n’arrive qu’en cinquième position avec 32 % de réponses.  

Un faible niveau de connaissance des sujets de la donnée

Au regard de la maturité des entreprises, les analystes du cabinet ont identifié cinq profils, allant du niveau 0 (Pas digitalisé), au niveau 4 (Pilotage prédictif) pour les entreprises qui ont intégré les outils, l’architecture, les compétences et internalisé la culture des données. Le niveau 1 est occupé par les entreprises qui ont entamé leur aventure de la data, s’interrogent, cherchent et testent des solutions. Au niveau 2 (Pilotage classique) se trouvent les entreprises qui utilisent la donnée pour des actions ciblées, mais dont la démarche n’est ni systématique ni structurée. Au niveau 3 (Pilotage évolué) se situent les entreprises qui sont engagées dans une approche structurée, en déployant des infrastructures et des outils ad hoc.

Cette troisième édition de l’OMDE révèle une véritable méconnaissance du sujet de la donnée par une bonne portion des décideurs. Ils sont 24 % des répondants à avouer être encore indécis quant à la performance qu’ils peuvent tirer de leurs données. Un indécision à mettre sur le compte de la méconnaissance sur les sujets relatifs à la donnée et à son exploitation, affirme le rapport. En effet, 62 % des décideurs interrogés ont un faible niveau de connaissance des sujets de la donnée.