Les entreprises jouent un rôle clé dans la recherche de solutions globales au réchauffement climatique. Les perspectives de transformation digitale, de modernisation et de transition vers le cloud s’affichent dans ce contexte comme un levier de croissance qui leur promet au passage de réduire leur empreinte carbone. Pour voir un réel changement en termes de coûts et d’impact, elles doivent toutefois intégrer cette approche au cœur même de leur stratégie et de leurs objectifs de performance. Pierre Vivier-Merle, EMEA Digital Innovation & Change Management Director chez Insight, nous livre son analyse.

Les performances des entreprises ne se limitent plus aux volets financier et RH. Au vu du contexte mondial, le critère de santé devient incontournable quant à leur impact environnemental et à leur “durabilité. Le cloud peut faire partie des leviers permettant d’engager des effets positifs sur le changement climatique. Aux côtés d’axes culturels et comportementaux, la migration des infrastructures vers le cloud est bel et bien une étape clé pour « verdir » les opérations d’une organisation.

Pour autant, il ne faut pas oublier que l’IT est consommateur d’énergie et générateur de déchets ; pour faire circuler l’information, une lourde logistique physique est nécessaire. Si l’effet de masse et les leviers d’optimisation impliqués permettent bien d’améliorer l’empreinte et de participer à la durabilité, un bon usage des outils digitaux s’impose cependant.

Usages : place à la sobriété numérique

Personne ne l’ignore : c’est la fin de l’abondance. Le contexte impose de revoir notre manière de consommer à tous les niveaux de la société. En entreprise, se posent vite quelques questions évidentes : l’activité doit-elle tourner en continu, même en l’absence d’utilisateurs ? Est-il utile de stocker des pétaoctets de données si elles ne sont ni utilisées ni analysées ?

Un cloud vraiment efficace est un cloud agile. L’agilité revêt le sens d’une dimension d’élasticité de la demande, qui vient s’ajouter à la mutualisation des ressources et à l’optimisation intrinsèque de l’infrastructure comme piliers de la démarche.

A la clé, il s’agit d’observer notre surconsommation en matière d’interactivité et de trouver le juste milieu entre les fonctionnalités proposées par les outils digitaux, et les réels besoins des entreprises et de leurs collaborateurs.

GreenOps : voir plus loin que le court terme

A cette fin, la démarche GreenOps s’impose comme le facilitateur qui vient concrétiser les bonnes intentions des entreprises en les transformant en bases solides. Cette méthode d’optimisation de l’impact écologique des entreprises vise à s’assurer qu’une fois sur les bons rails, elles s’inscrivent bien dans une démarche d’amélioration continue.

Avec elle, il est possible de mesurer et de réévaluer continuellement leur impact écologique dans l’objectif de proposer des actions à moyen et long termes. La mise en place de frameworks s’assortit d’une réflexion approfondie sur les KPI en termes de performance écologique, autour de questions clés : comment les mesurer ? Selon quels objectifs ? Et quel plan d’actions ?

Cette amélioration de la gestion de l’IT est ainsi très similaire aux approches DevOps, DevSecOps et FinOps, ces méthodologies opérationnelles qui permettent de délivrer plus facilement un produit ou un service et de le mettre en route avec un minimum d’impact, dans une logique, là aussi, d’amélioration continue. L’idée en somme est d’appliquer une méthodologie pour améliorer les performances d’un domaine donné en dépassant une vision trop court-termiste et en s’autorisant à changer, ne serait-ce que légèrement, de cap.

https://fr.insight.com/fr_FR/content-and-resources/2023/articles/tribune-greenops-le-cloud-au-service-d-une-empreinte-carbone-reellement-reduite.html

Par Pierre Vivier-Merle, EMEA Digital Innovation & Change Management Director chez Insight