Le Baromètre Wimi-Ipsos du Travail Ouvert est la première étude consacrée au télétravail dans la fonction publique.  La situation évolue positivement, mais plus lentement que dans le privé.

Réalisée pour la deuxième année consécutive auprès d’un échantillon représentatif de 1000 actifs par Wimi, éditeur d’outils collaboratifs professionnels, l’enquête dresse un comparatif inédit entre public et privé.

Le télétravail est entré dans les mœurs des agents de la fonction publique : 32 % le pratiquent au moins une fois par semaine, contre 13 % avant la crise (chiffre 2020).

62 % d’entre eux sont d’accord avec le fait que la crise actuelle a durablement impacté le travail dans leur organisation : selon eux, il y a aura demain davantage de travail à distance. 

Mais qu’ils s’agissent se salariés du privé ou d’agents de la fonction publique, les avis sur le télétravail restent encore très partagés, d’aucuns préférant même passer tout un week-end avec leurs beaux-parents !

Un certain nombre d’agents publics ont d’ailleurs pris acte de ces changements sur le long terme et ont déjà opéré des changements de vie importants. La pratique du télétravail a conduit :

  • 31 % d’entre eux à modifier leur aménagement intérieur 
  • 7 % à déménager à la campagne 
  • 19 % à réaliser des travaux dans leur logement pour faciliter la pratique du télétravail 

Ces changements sont globalement appréciés : 56 % des agents de la fonction publique estiment que le télétravail a changé l’organisation du travail dans le bon sens. Une grande majorité (70 %) souhaite le pratiquer (au moins occasionnellement) vs seulement 42 % qui le pratiquent aujourd’hui. 

Ceux qui pratiquent régulièrement le télétravail (plus de deux jours par semaine) sont également ceux dont les organisations sont plus ouvertes : travail en équipe encouragé, autonomie dans la prise de décisions, confiance accordée aux collaborateurs par la hiérarchie, tâches bien réparties, accès aux documents à distance.

Les actifs (du privé et du public) qui télétravaillent régulièrement (au moins deux fois par semaine) sont aussi ceux qui ont les cultures de travail les plus ouvertes : travail en équipe encouragé, autonomie dans la prise de décisions, confiance accordée aux collaborateurs par la hiérarchie, répartition des tâches claires.

Mais le basculement de la fonction publique dans le travail à distance reste cependant moins rapide que dans le privé. Les agents publics sont deux fois moins nombreux (8 %) que les salariés du privé (16 %) à télétravailler plus de deux jours par semaine, alors même qu’ils disposent d’un accord intersyndical qui leur permet de le demander.

La direction voit le télétravail d’un mauvais œil

Une grande majorité des actifs du secteur public (69 %) a d’ailleurs le sentiment que la fonction publique est en retard sur le secteur privé en matière de télétravail. Pour des raisons parfois surprenantes.

Près de 7 agents sur 10 continuent d’estimer que dans leur organisation, les gens restent au bureau pour montrer qu’ils travaillent. Plus de la moitié des agents pensent que leur direction voit le télétravail d’un mauvais œil (58 %), et que ceux qui travaillent à distance sont considérés comme des planqués (57 %).

Interrogés sur les principaux éléments qui rendent difficile le développement du télétravail, les agents publics citent avant tout le manque de confiance des managers (48 %) le manque d’équipement (48 %) et le problème culturel (42 %)

La sécurité des informations est un enjeu plus identifié par les agents publics que par les salariés du privé.  67 % d’entre eux considèrent comme « probable » le fait que leur organisation soit victime d’une cyberattaque (vs. 57 % dans le privé). 41 % (40 % dans le privé) considèrent par ailleurs que leur organisation n’est pas bien armée pour y répondre. 

Manque d’outils adéquats

Les agents sont plus nombreux que les salariés du privé à estimer que leur organisation sera probablement la cible d’une cyberattaque (67 % vs. 57 %) et 41 % à penser qu’elle n’est pas bien armée pour y répondre (59 %)   

Près d’un agent sur deux juge que le manque d’outils adéquats pour pratiquer le télétravail est un frein à son déploiement, près de quatre sur dix soulignent le manque d’organisation pour la mise en place du télétravail et deux sur dix pointent du doigt le manque de moyens financiers. Des constats systématiquement plus largement répandus que dans le privé.

Les agents publics reconnaissent toutefois que leur organisation a réalisé des efforts pour déployer les bons outils. En effet, 61 % jugent que leur organisation a déployé les bons outils pour faciliter le télétravail depuis le confinement de mars 2020 (+17 % par rapport au premier baromètre de novembre  2020).