Les conclusions de l’étude d’Abbyy peuvent surprendre : les salariés de plus de 55 ans se sont mieux adaptés que leurs homologues millennials aux nouvelles méthodes de travail liées à la pandémie. Les process clés doivent être plus intuitifs pour limiter cette fracture générationnelle.
Spécialisée dans l'intelligence digitale, Abbyy a interrogé 4 000 professionnels répartis dans 20 secteurs et 4 pays (France, Royaume-Uni, Allemagne et États-Unis) sur la façon dont ils font face à la pandémie d'un point de vue professionnel.
Principal constat : il existe un clivage générationnel dans la manière de percevoir les process de son entreprise. Près de 2/3 (61 %) des moins de 35 ans déclarent que les process de leur entreprise rendaient leur travail plus ardu durant la pandémie.
Par contre, 36 % des 55 ans et plus partagent ce constat. Les millennials (répondants de moins de 35 ans) indiquent par ailleurs être davantage frustrés par les process de leur entreprise, leur imputant notamment une perte de temps (85 % versus 20 % des 55 ans et plus).
Une majorité (60 %) des millennials déclare manquer d'information sur les process de leur entreprise contre seulement 26 % des plus de 55 ans. Ils sont également 2/3 (61 %) à déclarer manquer de visibilité sur l'avancement des process, alors que seulement 25 % des cadres plus âgés en font état.
Le plus grand défi rencontré par les jeunes professionnels durant la pandémie était de trouver la motivation au travail (39 % versus 19 % seulement pour les 55 ans et plus).
Pour pallier cela, les entreprises devraient favoriser une culture bâtie autour de la transparence et rendre les technologies de Process Intelligence accessibles à l'ensemble de leurs collaborateurs.
Mais là aussi, il existe une fracture générationnelle. Les jeunes professionnels ont 19 % de chance en plus d'utiliser les assistants numériques comparés à leurs homologues plus âgés, qui eux, peinent encore à trouver une utilité à ces outils. Le ressenti des moins de 35 ans semble indiquer que d'autres facteurs peuvent en entraver l'utilité.
Parmi ceux qui n'utilisent pas encore ces outils technologiques, 79 % des jeunes répondants pensent qu'elles auraient un impact plus important sur leur productivité, contre 66 % des répondants de plus de 55 ans et 71 % des 35-54 ans.
Cela laisse entrevoir que les répondants plus âgés sont sceptiques à l'égard des assistants numériques ou des nouvelles technologies, bien qu'au moins un tiers en reconnaisse déjà l'utilité
Les entreprises doivent repenser leurs process clés qui peuvent ne pas être intuitifs pour les jeunes générations, ce qui a un impact négatif sur leur santé mentale, leur motivation, leur confiance et leur fidélité.
La nature des défis auxquels les salariés de tous âges indiquent être confrontés fait écho à la nécessité de mieux aligner les investissements dans l'humain, l'optimisation des process et les nouvelles technologies.
Les entreprises devraient ainsi envisager la mise en place de dispositifs dédiés à la garde d'enfants ou l'enseignement à domicile afin de réduire le stress rencontré par leurs employés en télétravail.
Un sentiment d'isolement partagé par les différentes générations (28 % et 27 % respectivement).Pour enrayer le phénomène, les entreprises peuvent mettre en place des dispositifs améliorant le bien-être de leurs employés (par exemple, des moments de convivialité en visioconférence ou encore des cours de Yoga).
« Alors que les entreprises ont su rapidement mettre en place des solutions technologiques facilitant le travail à distance, elles ont parfois négligé leur facilité d'utilisation et leur impact sur l'ensemble de la chaîne des process. Cet écueil génère un sentiment de frustration important chez les millennials qui peinent à trouver leur motivation et à maintenir leur productivité », indique Linda Ameur, Directrice France chez ABBYY.