La difficulté de recrutement des profils qualifiés et leur rétention reste toujours un point à améliorer. En Europe, quatre salariés sur dix estiment ne pas disposer des compétences nécessaires pour maitriser l’IA et autres technologies.

Seules 2 % des entreprises au niveau mondial auraient des capacités de très haut niveau pour la gestion des talents. C’est une des informations clés d’un rapport de Cornerstone qui a interrogé plus de 700 dirigeants d’entreprises et 1 400 salariés pour savoir comment les organisations abordent le défi à réussir l’éclosion des compétences.

Dans la zone Europe et Moyen-Orient (EMEA) moins de moitié des répondants (41 %) pensent leur employeur ne leur permet pas d’acquérir les savoirs qui leur seront nécessaires demain. Ce constat ne correspond pas au point de vue des dirigeants puisque 80 % d’entre eux sont convaincus qu’ils développent les compétences de leurs collaborateurs mais ces derniers ne sont que 46 % à le penser.

Cornerstone explique qu’au plus haut niveau qu’il nomme « Transformant », les programmes de gestion des talents intègrent des processus automatisés, basés sur les données relatives aux employés, aux postes et aux compétences. Une affirmation qui se concentre sur les solutions numériques mais reste à considérer les aspects sociaux ou managériaux tout aussi importants.

A l’échelle EMEA, plus de 60 % des organisations affirment qu'elles n'exploitent pas encore l'IA pour optimiser la gestion de leurs talents. Le débat sur le fait que l’IA peut avoir un rôle essentiel dans la gestion des talents n’en est encore qu’à ses prémisses.

En France, seules 28 % des organisations utilisent des outils centrés sur l'apprenant pour rationaliser les processus et les informations sur les talents.

Le graphique ci-dessous représente l’index de la gestion des talents de Conerstone qui mesure le niveau de maturité des entreprises via sept critères, culture & technologie, stratégie des compétences, apprentissage & développement, stratégie de contenu, gestion de la performance mobilité des talents, rapports, données & analyses concernant les talents. Il existe un écart significatif entre l’Inde, championne de cet indice et la France, dernier de la liste.

Des solutions qui doivent allier outils et écoute des salariés

Les collaborateurs dans le Monde et en France estiment que les solutions de développement des compétences devraient inclure les points suivants. D’abord, couvrir un large éventail de sujets (80 % Monde) et (76 % France). Ensuite, permettre aux employés d'acquérir des compétences qui les intéressent (Monde 88 %) et (France 83 %). Autre item, les salariés pensent qu’il faut offrir aux employés une trajectoire de carrière guidée et personnalisée (79 % Monde) et (France 76 %).

Ces mêmes salariés souhaitent aussi qu’on les aide à répondre aux objectifs et priorités de l'entreprise (81 % Monde) et (69 % France). Ce dernier résultat montre un décalage net entre les réponses du panel dans le monde et celles de la France où les employés demandent plus d’implication de leurs dirigeants. De plus, les solutions doivent être faciles à utiliser (87 % Monde) et (83 % France).

Face à la pénurie des talents, il reste encore beaucoup de chemin à accomplir.