Pour la troisième année consécutive, l’Académie des technologies a cherché à comprendre et analyser la perception des Français à propos des nouvelles technologies.Ce baromètre annuel réalisé par l’IFOP montre qu’elles constituent une source d’inquiétude.

Compteurs Linky, reconnaissance faciale, Intelligenceartificielle, 5G… : les controverses sur les risques liés au développement de certaines technologies se sont récemment multipliées. Mais au final, ce genre de polémiques et d’inquiétudes ne sont pas nouvelles.

Rappelons que lorsque le chemin de fer est apparu au XIXe siècle, le train était jugé mauvais pour les yeux et les femmes enceintes. Avant de devenir incontournable, l'électricité était source de méfiance.

Les technologies constituent une source d’anxiété pour la moitié de nos compatriotes (56 %) selon ce sondage en ligne mené en octobre. Cela représente une forte hausse par rapport aux études menées par l’Académie des technologies en 2108 et 2019 (+ 15 et +18 points).

Une rupture dans les générations avec « seulement » 44 % des 18 -24 ans inquiets contre 59 % des 35-64 ans. L’effet de génération souvent associé aux nouvelles technologies se confirme donc. Les femmes sont également plus inquiètes que les hommes (60 % contre 52 %).

Ce sentiment d’inquiétude semble fortement augmenter si l’on en croit la troisième édition de ce baromètre. Il indique que les Français sont désormais une majorité (56 %) à se dire inquiets à ce sujet (+ 15 points par rapport à l’an dernier).

Par ailleurs, ils sont nettement moins nombreux qu’il y a une dizaine d’années à reconnaître leur impact positif sur le quotidien : 45 % pour la santé (-25 points), 25 % pour l’alimentation (-21 points) et 21 % pour l’environnement (-28 points). Malgré ces inquiétudes, 61 % estiment que le progrès technologique reste synonyme de progrès pour l’humanité et 75 % se déclarent majoritairement intéressés par les nouvelles technologies.

Mais toutes ces inquiétudes ne seraient pas dues à un manque d’information ? Cette étude constate en effet que seulement un tiers des répondants estiment être suffisamment bien informés. Preuve que les campagnes de communication et les messages transmis par des experts et des médias ne sont pas efficaces : ce taux n’évolue pas depuis 2001.

Un mauvais résultat qui s’explique, selon ce sondage, par le nombre limité d’institutions et de personnes suffisamment crédibles pour combler leurs attentes :  seuls les scientifiques et les journaux scientifiques ont la confiance d’une majorité de Français, loin devant les représentants du gouvernement.

Pourtant, plus de trois quarts souhaitent être plus impliqués dans les décisions sur des technologies controversées (77 %). La même proportion estime que le gouvernement n’informe pas suffisamment de leurs conséquences.

Terminons par une note positive : 61 % continuent tout de même d’associer progrès technologique et progrès pour l’humanité et 59 % pensent également qu’Internet améliorera la qualité de la vie.