Selon une enquête de Kaspersky auprès de cadres dirigeants, ces derniers sont soumis à une dilemme majeur. D’un côté, ils doivent utiliser l’IA comme les concurrents et pallier au manque de compétences. Mais d’autre part, l’IA prend une place accrue dans la gestion des métiers avec des risques pour la sécurité des données.

"La question essentielle qui se pose aux dirigeants est la suivante : ces entreprises permettraient-elles que les métiers essentiels soient gérés par des tiers inconnus ?". Le constat de David Emm, chercheur principal en sécurité de Kaspersky a le mérite de la clarté. L’impact de l’IA et singulièrement celui plus récent de l’IA générative portent des risques connus mais à ce jour peu combattus par les responsables de haut niveau (C-Level en anglais). Ces nouvelles technologies effectuent aujourd’hui des tâches quotidiennes telles que la génération de contenu pour les courriels (49 %) suivie de près par l’optimisation des tâches (41 %) pour accélérer les opérations.

Les métiers des organisations les plus susceptibles de recourir à l’IA sont l’IT (25 %), le marketing (19%) et les services administratifs (12 %). Ils précédent les autres secteurs tels les ventes (10 %), les RH (6 %) et le service juridique (4 %). Pour l’heure, l’impact est loin d’être global sur les métiers mais les dirigeants auraient grand intérêt à se pencher au plus vite sur les enjeux épineux qui se présentent.

Face aux lacunes en matière de profils qualifiés, 40 % des membres du conseil d'administration considèrent l'IA comme un atout essentiel. Un quart du panel affirme ne pas envisager d’empêcher les salariés de l’utiliser.

Plus de la moitié des dirigeants estiment que l'IA générique pilote désormais certains départements et exécute de nombreuses tâches clés en arrière-plan

Plus de la moitié (53 %) du panel savent que l’IA est bien présente et active dans les métiers mais l’aspect le plus préoccupant reste que la plupart des cadres admettent qu'ils ne savent pas comment elle fonctionne. Dans ces conditions, comment peuvent-ils avoir confiance dans des processus automatisés qui leur échappent et qu’ils ne comprennent pas ?

La divulgation fortuite de données sensibles est un autre point de réflexion lors de l’utilisation de I’IA générique et générative. Ces outils automatisés collectent toutes sortes de données, dont certaines sensibles ou critiques qui peuvent sortir de l’entreprise avec une IA générative (GenAI) et publique comme Chat GPT. L’utilisation d’IA personnalisées qui restent confinées au périmètre d’une entreprise serait une solution envisageable mais qui pour l’heure n’est pas réellement opérationnelle.

Malgré les risques, la moitié des cadres (50 %) ont toujours l'intention d'utiliser cette technologie au sein de leur entreprise pour les tâches courantes tandis que 44 % d'entre eux ont l'intention de l'intégrer à leurs processus internes afin de réduire les tâches administratives.

Comme la plupart du temps dans l’usage des technologies, face à la concurrence, les bénéfices supposés ou réels l’emportent sur les risques qui sont évalués à postériori. Au risque de sacrifier la sécurité des données sensibles.