Dans un contexte incertain, la transformation numérique apparaît comme incontournable pour parer les crises futures. Mais qu’en est-il de l’IA et de l’automatisation ? Même si les entreprises semblent intéressées, ces technologies seront tirées par certains métiers, avant de se généraliser.

Selon une étude, intitulée s’adapter ou disparaître : la nouvelle réalité d’un monde hyper numérisé (réalisée en septembre 2019 par Vanson Bourne, et publiée par Teradata), près des deux tiers, des entreprises françaises étaient convaincues que l’intelligence artificielle jouerait un rôle de plus en plus important dans leur stratégie d’analytique dans le cloud, au cours des 12 prochains mois. Cette conviction d’avant le Covid-19 s’avère être encore plus pertinente dans cette période d’après crise.

La demande de services basés sur le cloud n’a jamais été aussi forte. Lorsque la moitié de la population mondiale a été partiellement ou totalement confinée, elle n’a pas eu d’autre moyen que le numérique pour poursuivre son activité quotidienne en ligne. Cette situation a entraîné une augmentation du trafic sur Internet, de nombreux fournisseurs de services de communication signalant une hausse de 30 à 40 % du trafic moyen, mais elle a également entraîné le passage de nombreuses activités et transactions auparavant hors ligne à des plateformes en ligne. La crise a fait apparaître la transformation numérique comme une nécessité pour la survie de l’entreprise en cas de crise, car elle apporte les outils de la continuité de l’activité.

Le numérique a permis la survie…

Cette dérive des continents vers plus de numérique en ligne apporte son lot de défis, mais elle constitue également une solution aux crises futures, comme l’a montré la présente crise. Les études montrent que les entreprises veulent accélérer leur transformation numérique. Dans un contexte d’incertitude économique et sanitaire, la résilience, tout comme la continuité de l’activité, repose sur les outils numériques de la collaboration à distance et de la mobilité.

Mobilité des employés, mais aussi ubiquité des outils qu’ils utilisent, car les DSI ont dû ouvrir les accès aux applications et aux infrastructures pour des connexions venant du dehors de l’infrastructure réseau de l’entreprise. La plupart des actions d’urgence au début du confinement visaient à garantir la connectivité des salariés et leur accès aux outils de collaboration et aux applications métier.

… l’IA et l’automatisation permettront la reprise

Dans un livre blanc intitulé Cloud-based AI In a post-Covid-19 world, ABI Research estime que l'adoption de l'intelligence artificielle dans le cloud devrait s'accélérer, tirée par trois domaines : entrepôts et logistique, intelligence artificielle conversationnelle, soins de santé et produits pharmaceutiques. De son côté, Atos affirmait, dans un rapport intitulé What the world will look like after the Covid-19 crisis, que l’automatisation continuera à se développer, en passant de formes d’automatisation de niveau inférieur et plus fondamentales (telles que l’automatisation des processus robotiques [RPA] ou la robotique physique de base) à des formes de niveau supérieur.

Parallèlement, l’intelligence artificielle, l’apprentissage machine et l’analyse des données restent essentiels, estime Atos, car ils imprègnent les processus commerciaux (de l’extérieur vers l’intérieur), révolutionnent les organisations à mesure qu’elles deviennent axées sur les données (de l’intérieur vers l’extérieur) et améliorent d’autres technologies. L’IA-ML permet à l’automatisation ou à la cybersécurité de devenir plus agressive et de se concentrer sur des tâches de plus haut niveau (automatisation des décisions, centres d’opérations de sécurité [SOC], etc.). Dans un autre registre, les entreprises doivent faire face à la pénurie de compétences technologiques, même si le spectre du chômage plane sur les employés. Elles lorgnent du côté de l’automatisation et de la robotique pour pallier ce manque, former et requalifier leurs employés.

En conclusion, les organisations doivent passer un cap, une frontière invisible entre la gestion de systèmes et de méthodes hérités vers une orientation plus agile et inclusive de leur approche des technologies de l’IA et de l’automatisation. « L’agilité et la flexibilité découleront de la centralisation des données, de processus plus agiles et de niveaux élevés d’automatisation intelligente, explique Atos dans son rapport. Les plateformes et les écosystèmes numériques doivent être une priorité, car ils seront le levier de cette transition de l’accent mis sur l’héritage à l’accent mis sur le numérique ».