La facturation électronique est une pratique répandue depuis plusieurs années et offre des avantages significatifs. Mais sa mise en place constitue un défi de taille pour de nombreuses entreprises.

Le gouvernement a revu sa copie. L’ancien calendrier prévoyait un déploiement à partir de cet été (au 1er juillet) pour les grandes entreprises, l’année prochaine pour les entreprises de taille intermédiaire et dans deux ans pour toutes les autres.

La loi de finances pour 2024 a fixé un nouveau calendrier du passage à la facturation électronique. Les grandes entreprises et les entreprises de taille intermédiaire devront effectuer de telles factures dès le 1er septembre 2026. Un an plus tard, les PME, mais également les microentreprises seront obligées de migrer vers ce processus.

Malgré ce report, une étude de DocuWare, spécialisé dans la GED, constate que beaucoup de questions et de préoccupations émergent quant aux implications pratiques de cette réforme.

Cette enquête, menée auprès d’entreprises françaises du secteur privé, note que ce délai supplémentaire est insuffisant pour rassurer les entreprises quant à son application.

Des entreprises totalement perdues

« 46 % des organisations interrogées abordent cette réforme avec inquiétude et avouent ne pas savoir par où commencer », lit-on dans ce rapport. Le report à 2026 n’est pas venu arranger les choses ni répondre aux interrogations déjà présentes.



Pour DocuWare, le gouvernement a tenu compte du manque de préparation des entreprises en repoussant l’application de la facture électronique obligatoire. Mais il devrait également accompagner les entreprises par le biais de moyens pédagogiques.

« Les éditeurs de solutions le font à leur niveau, mais un besoin plus important se fait sentir sur le terrain », souligne DocuWare. La preuve, 46 % des organisations interrogées abordent cette réforme avec inquiétude et avouent ne pas davantage savoir par où commencer qu’il y a 4 ans.

Vocabulaire mal maîtrisé

6 % se disent même totalement perdues. La question principale étant sur la compatibilité de leur système informatique avec les différents schémas de facturation électronique qui se présentent à eux.

Toutefois, les entreprises laissent entrevoir d’autres interrogations, telles que le coût de l’investissement et le choix de la plateforme, la formation du personnel et l’accompagnement au changement, la sécurité des données (en particulier les informations financières sensibles), ou encore que faire exactement pour que tout soit conforme, et les sanctions qui pourraient être appliquées en cas de contrôle.

Si ces inquiétudes persistent, c’est avant tout parce que le vocabulaire engendré par cette réforme n’est absolument pas maîtrisé. 45 % des entreprises interrogées disent ne pas maîtriser l’ensemble du vocabulaire (OD, PDP, PPF, schéma en Y, etc.) et des enjeux techniques de cette réforme. 52 % avouent d’ailleurs ne pas connaître la différence entre un OD (opérateur de dématérialisation) et une PDP (plateforme de dématérialisation partenaire).

Conséquence de cette méconnaissance et de cette complexité, 55 % des organisations reconnaissent ne pas avoir entrepris d’actions spécifiques pour se mettre en conformité. Un quart disent avoir initié des démarches pour accompagner au mieux ce nouveau processus et 17 % avouent être en train de benchmarker les différentes solutions du marché.

Près de deux organisations sur trois ne savent donc pas encore quelle plateforme elles choisiront pour se mettre en conformité avec la réforme. Pour celles ayant déjà fait leur choix, 23 % indiquent qu’elles opteront pour un OD (Opérateur de dématérialisation) et 15 % pour une PDP (Plateforme de dématérialisation partenaire).

En fait, les TPE/PME attendront 2025 pour se mettre au diapason de la facture électronique et engager des dépenses en ce sens…