Dans sa dernière étude, HEROW, spécialiste de l’engagement mobile et du comportement utilisateur, relève des comportements proches entre les Français et les Américains à propos des nombreuses sollicitations des applications pour l’utilisation de leur localisation et de leurs données. Mais il y a aussi des priorités contrastées.

La géolocalisation est un sujet sensible. La preuve, la CNIL irlandaise (la Data Protection Commission) a décidé d’ouvrir une enquête concernant le traitement des données de géolocalisation par Google.

Une seconde concerne Match Group, qui détient notamment Tinder (application de réseautage social fonctionnant sur Android et iOS) et OKCupid (site de rencontres américain fondé sur des quiz créés par les utilisateurs).

Intitulée « La localisation mobile à l’ère de la protection des données », l’étude  d’HEROW permet de mieux identifier les préoccupations et les comportements de quatre générations : Baby Boomers, Génération X, Millenials, Génération Z. Soit au total, 1253 répondants dans l’hexagone et 1357 répondants outre-Atlantique.

Ciblage publicitaire

« Que l’on soit Baby Boomers ou de la Génération Z, les variations entre les groupes démographiques démontrent que les jeunes utilisateurs sont plus enclins à partager leurs données de localisation. En France comme aux États-Unis, ils en voient en effet l’utilité lorsqu’il s’agit de la navigation (82 %), la localisation sur une carte (75 % vs 70 %) ou encore la lutte contre la fraude (68 % vs 72 %). Le taux d’acceptation diminue lorsque la localisation est demandée pour un ciblage publicitaire amélioré (42 % vs 39 %) », peut-on lire dans ce rapport.

De manière plus globale, cette étude pointe les doutes que les Français et les Américains ont sur le partage des données. L’invasion de la vie privée (55% FR vs 52% US), la surveillance non autorisée (56 % vs 55 %) et la fraude d'identité (50 % vs 54 %) dominent les inquiétudes des utilisateurs des deux pays.  

Ces deux populations dessinent une tendance commune : les utilisateurs de plus 20 applications sont 65 % plus favorables à partager leurs données de localisation pour une meilleure expérience (-10 apps : 56 % vs 51 %).

Pour améliorer l’expérience utilisateur, les apps poussent régulièrement leur offre en demandant d’avoir accès à différents outils internes (Bluetooth, capteurs de mouvement, microphone).

La transparence

Selon l’étude, les données de localisation sont abordées avec plus de prudence que les fonctionnalités annexes. D’ailleurs, les Américains sont légèrement moins regardants sur l’accès à ces outils : Bluetooth (75 %), capteurs (75 %), microphone (58 %).

Enfin, Français et Américains ont en général les mêmes habitudes quant au partage de localisation pour l’utilisation des app liées à la météo (88 % vs 87 %), au transport (77 %), ou encore le e-commerce (66 % vs 73 %) mais sont plus difficiles à convaincre pour les applications dites de news (47 % vs 48 %).

Finalement, cette étude confirme l’un des enjeux du RGPD pour les entreprises : gagner la confiance de leurs clients et prospects en mettant en avant la transparence des traitements de données personnelles.

Pour vérifier si elles sont en conformité avec le texte européen à propos de la transparence, les organisations et éditeurs d’applications peuvent lire précisément les articles 12, 13 et 14 du RGPD.

La transparence est en effet un facteur de croissance. « Contrôle et transparence sont de loin les facteurs les plus importants pour que les utilisateurs partagent leurs données », constate HEROW.

Une très forte majorité de Français (80 %) seraient disposés à partager leurs données de localisation s’ils avaient un moyen clair et facile de contrôler leur utilisation. S’ils partagent l’idée que l’explication de la valeur ajoutée apportée est favorable au partage (73 % vs 70 %), ils divergent sur l’idée de savoir si l’app est conforme à un règlement comme le RGPD ou le CCPA (73 % vs 53 %). Ce dernier point doit être relativisé étant donné la « jeunesse » du texte californien qui n’est en vigueur que depuis le début de cette année.

Si une prise de conscience émerge dans les deux pays sur la valeur apportée par le partage de leurs données de localisation (35 % vs 25 %), les utilisateurs ressentent toujours un manque de contrôle (56 % vs 36 %), un manque de confidentialité 29 % vs 34 %) et un manque de valeur (16 % vs 27 %).

Source : HEROW (https://www.dropbox.com/s/9vv3od3t2wryghc/Report%20HEROW%20-%20Mobile%20Location%20In%20The%20Age%20of%20Privacy.pdf?dl=0)