La majorité des entreprises françaises pensent que l’IA dans le cloud jouera un rôle de plus en plus important dans leur stratégie d’analytique. Une adoption de l’IA dans le cloud qui risque fort de passer au second plan face aux priorités de redémarrage et de résilience post-Covid-19.
L’IA dans le cloud, c’est comme un accès à la mer : il ouvre à une multitude de possibilités et d’usages, dont la pêche et les échanges commerciaux avec le monde extérieur, et l’enrichissement culturel ne sont pas les moindres. En ce qui concerne l’IA, c’est la même chose pour beaucoup d’entreprises, qui n’ont pas les moyens, humains et matériels, d’intégrer une solution d’intelligence artificielle maison. Elles voient l’IA dans le cloud comme le seul moyen d’exploiter l’analytique, toutefois, il reste encore beaucoup à faire pour faire progresser les initiatives. C’est ce que constate l’étude, S’adapter ou disparaître : la nouvelle réalité d’un monde hyper numérisé (Adapt or Perish : The New Reality in a Hyper-Digitized World), publiée par Teradata, et réalisée en septembre 2019 par Vanson Bourne.
Près des deux tiers, des entreprises françaises sont convaincues que l’intelligence artificielle jouera un rôle de plus en plus important dans leur stratégie d’analytique dans le cloud, au cours des 12 prochains mois. Toutefois, il reste encore du chemin à parcourir avant de pouvoir intégrer l’IA à l’analytique dans le cloud. En septembre dernier, seuls 13 % des entreprises déclaraient avoir migré une grande partie de leurs applications et workloads analytiques dans le cloud. La principale raison évoquée pour justifier cette situation est la priorité qui est donnée à d’autres initiatives cloud. D’après les répondants, 75 % des entreprises françaises sondées indiquent se concentrer sur les projets leur permettant d’obtenir un avantage concurrentiel.
La moitié des entreprises ne réalise pas ce que l’IA peut leur apporter
« Cependant, il est inquiétant de constater que la moitié des entreprises adoptent le cloud sans tenir compte des besoins de l’organisation », s’inquiètent les rédacteurs du rapport. Si les entreprises ont bien pris conscience des avantages du cloud, tels que le passage du CapEx à OpEx, l’approvisionnement rapide ou encore la séparation du compute et du stockage, elles ne réalisent pas encore ce que le cloud peut apporter à leur stratégie en matière d’analytique.
L’IA ne peut réussir qu’avec une infrastructure qui offre une élasticité, une flexibilité, une puissance de calcul, une mise à l’échelle et un stockage adéquats. C’est pourquoi 64 % des personnes interrogées dont l’entreprise dispose d’analyses de données et de workloads dans le nuage considèrent l’AI comme un élément majeur de leur stratégie globale pour l’année prochaine. Rappelons que ces réponses étaient données avant la crise du Covid-19. Les impératifs de remise en état des entreprises après un arrêt brutal de presque trois mois vont certainement influencer les décisions.
L’IA risque de passer après les outils de résilience
Les études post-confinement expliquent que les entreprises vont certainement accélérer leur transformation numérique, mais laquelle ? Celle qui concerne les outils de la mobilité et du télétravail, dans lesquelles l’IA n’a que peu d’impact, ou celles qui sont censées remettre en état de marche les appareils productifs et les chaînes de valeur et d’approvisionnement des entreprises.
Il va sans dire que les entreprises qui ont déjà opéré leur transformation numérique et qui se concentrent à présent sur l’IA devraient l’utiliser pour gagner des avantages concurrentiels et automatiser leurs processus grâce à l’IA pour être plus résilientes. Tout comme la crise de 2008 avait mis en évidence les avantages de la technologie pour un redémarrage rapide avec la reprise, celle du Covid-19 met en évidence l’apport des outils numériques et de l’IA, non seulement pour une reprise rapide, mais aussi pour la résilience future.