Selon un rapport de The Economist, sponsorisé par SUSE, 95 % des entreprises déclarent désormais tirer parti des pratiques d’innovation ouverte, 54 % d’entre elles le faisant pour « la plupart » ou « tous » les projets. Elles obtiennent des avantages concurrentiels qui s’étendent à toutes leurs activités.
Intitulé « The Open Innovation Barometer »est un programme de recherche basé sur des enquêtes, mené par Economist Impact et sponsorisé par SUSE, qui étudie l’ouverture dans les processus d’innovation.
Par « innovation ouverte » (ou Open Inovation-OI), on entend une approche démocratisée de l’innovation où la collaboration entre les ressources internes et externes remplace les traditionnels silos de R&D fermés.
Ce baromètre s’appuie sur les réponses de 500 cadres IT et des nouvelles technologies dans cinq secteurs (automobile, services financiers, fabrication, retail et télécommunications) et trois pays (États-Unis, Royaume-Uni et Allemagne).
Sur la base de leurs réponses à 65 facteurs, les organisations obtiennent une note de 0 à 100 en fonction de leurs progrès - et de leur succès - en matière de pratiques d’innovation ouverte.
Ces pratiques comprennent la mise en place d’une équipe dédiée au soutien des initiatives d’innovation ouverte, des postes de direction (avec des titres tels que « Manager of Open Innovation »), des procédures et des mesures d’innovation standardisées, l’adoption de technologies open source et des systèmes de gestion des licences/IP associés.
Pris dans leur ensemble, les scores du baromètre offrent une image de l’avancement généralisé de l’OI, bien que la profondeur et l’étendue de ces pratiques varient selon le secteur et la taille de l’entreprise. Le score moyen de l’ensemble des secteurs était de 62,9 (sur une échelle de 0 à 100, 100 correspond à une ouverture totale).
Le secteur du commerce de détail et des biens de consommation est en tête, avec un score de 65,4. Ce résultat peut surprendre, car ce secteur n’a généralement pas été considéré comme un leader de l’OI.
Mais la situation a évolué à cause de la pandémie qui a modifié le comportement des consommateurs et a accéléré la transformation numérique des modèles traditionnels de vente au détail. D’ailleurs de manière générale, la crise n’a pas trop pénalisé les projets d’innovation.
Par rapport aux petites entreprises, les grandes organisations ont affiché des scores plus élevés en moyenne : elles sont plus avancées dans l’adoption des pratiques d’OI.
Plus généralement, les résultats de l’enquête montrent clairement que l’OI devient omniprésente à mesure que ces écosystèmes progressent. La grande majorité (95 %) des répondants affirment que leur organisation pratique l’OI. La moitié la pratique sur la plupart ou la totalité des projets.
Environ 90 % des organisations ont mis en œuvre les piliers clés de l’OI ou prévoient de le faire au cours des prochaines années.
Cependant, les pratiques d’innovation internes fermées restent beaucoup plus courantes dans le développement de produits, de services et de processus, ce qui montre clairement que les pratiques d’innovation ouverte ont encore beaucoup d’espace pour se développer dans les entreprises.
Plusieurs obstacles notables entravent l’adoption plus généralisée de l’innovation ouverte. L’augmentation du temps et des coûts de gestion constitue le principal obstacle à la mise en œuvre de modèles d’innovation ouverte, cité par 28 % des responsables technologiques interrogés.
Juste derrière, 27 % des personnes interrogées ont indiqué une complexité managériale et organisationnelle accrue, tandis qu’un quart a fait état d’une dépendance à l’égard d’une technologie obsolète ou insuffisante. Par ailleurs, 25 % ont cité les risques réglementaires, et 23 % les attentes contradictoires entre leurs organisations et leurs partenaires.
Le rapport a également révélé que presque toutes les personnes interrogées (91 %) ont reconnu que leur organisation allait augmenter le budget alloué aux projets d’innovation ouverte au cours des trois prochaines années, 85 % d’entre elles indiquant que cela inclura un financement accru pour les technologies open source.
Les conclusions de ce rapport sont claires : les entreprises qui poursuivent avec succès l’innovation ouverte récoltent des dividendes importants et obtiennent des avantages concurrentiels qui s’étendent à toutes leurs activités.