L’objectif de l’écoconception de services numériques est d’adopter une dimension environnementale tout au long du cycle de vie des services et des équipements supports du numérique.

Si la transition numérique est en cours, moteur d’innovation et de croissance, il est une autre transition qui s’impose, l’environnement.

De l’application à l’industrie 4.0, en passant par le poste de travail, les sites web, l’internet des objets, les datacenters et la smart city, le numérique a envahi notre quotidien, qu’il soit personnel ou professionnel. Mais dans le même temps, l’industrie numérique a la réputation d’être, à l’image de l’électronique, l’une des plus consommatrices en ressources.

L’environnement

La prise de conscience environnementale n’est pas nouvelle, mais elle a été quelque peu placée au second plan avec la crise qui perdure. Il y a 10 ans, le ‘green’ était un axe important de communication. Aujourd’hui, il ne l’est plus que pour les entreprises qui ont compris leur intérêt à l’intégrer dans leur stratégie à long terme et de communication, ou pour celles qui sont sous le feu de la rampe, comme les GAFA.

Des deux côtés de l’Atlantique, l’actualité politique l’a démontré, nous sommes soumis à une ambiguïté : l’environnement n’est pas une priorité - quand on ne lui coupe pas les vivres ! - mais dans le même temps nos organisations doivent concilier les performances économique, sociale et environnementale.

Concrètement, cela se traduit par la nécessité de concevoir des produits et services durables intégrant ces trois dimensions, plus la réduction de l’impact environnemental. Aux entreprises d’intégrer la démarche d’écoconception des services numériques.

Une méthodologie standardisée

Fort heureusement, il existe une méthodologie standardisée à l’échelle mondiale applicable à l’écoconception des produits et services numériques : ISO 14006 : 2011 et ISO 14062 : 2003.

Le service objet de la démarche doit tout d’abord répondre à la définition du service numérique, à savoir l’association d’équipements permettant de stocker, manipuler, afficher des octets (serveurs, terminaux utilisateurs, box ADSL, etc.) ; d’infrastructures qui hébergent et relient les équipements (réseaux opérateurs et datacenters notamment) ; de plusieurs logiciels empilés les uns sur les autres, qui s’exécutent au-dessus des équipements ; d’autres services numériques tiers éventuels.

Dans un document paru récemment, l’AGIT, l’Alliance Green IT, a donné des indications des concepts qui sont indissociables de l’écoconception :

  • La définition de la fonction et de l’unité fonctionnelle, soit la réponse au besoin d’n service et ses fonctionnalités.
  • La prise en compte de toutes les étapes du cycle de vie du service numérique, des équipements et des flux physiques associés.
  • L’intégration de plusieurs indicateurs environnementaux pour permettre l’amélioration environnementale sans transfert de pollution (par exemple ne pas réduire la consommation d’énergie en augmentant celle de l’eau ou en produisant plus de déchets).
  • La considération des 3 piliers du service numérique (terminaux, réseaux de télécommunication et datacenters).
  • La mise en place d’un dialogue avec les parties prenantes, tout individu ou groupe ayant un intérêt dans les décisions ou activités d’une organisation (ISO 26000 V2010).
Image d’entête @ iStock 9comeback